Jour de fête nationale, le 28 octobre est le jour du « Non ». Parades militaires, commémoration, lutte pour la liberté... A l'approche de cette date particulière, lepetitjournal.com Grèce a demandé aux Grecs ce qu'ils en pensaient
« Nous avons combattu contre les Allemands, nous nous sommes imposés malgré le peu de pouvoir que nous avions. Bien sûr que c'est un jour qui représente quelque chose pour moi, j'en suis fier. » explique Vassilis, un jeune grec. Un « Non », un dictateur, une invasion italo-allemande, cela donne le 28 octobre. On célèbre, chaque 28 octobre, le jour où Metaxa, dictateur à la tête de la Grèce en 1936, a dit « Oxi » à l'invasion déclarée par Mussolini. Une guerre s'en est suivie pour la liberté de la Grèce, et c'est cette « guerre pour la liberté » qui fait de ce jour un jour aussi important dans le calendrier grec que celui du 25 mars, la fin de la domination ottomane. La question : « que représente cette journée nationale, pour vous ?» semble parfois taboue. Difficile de s'exprimer sur ce sujet. Et si, aujourd'hui, les Grecs, toutes générations confondues, se sentent plus ou moins concernés par cette célébration, ce n'est pas pour les mêmes raisons.
Rendre hommage aux combattants malgré le OXI d'un dictateur...
Pour la plupart des Grecs, le 28 octobre est la commémoration du souvenir des combattants morts pour la liberté de la Grèce. Un habitant d'Athènes, la cinquantaine, Vlacho, nous avoue que « C'est un jour important pour le peuple grec. Je crois au pouvoir du peuple. A l'époque, il n'avait qu'un pouvoir minime et pourtant il a fermement dit «Oxi». Aujourd'hui, nous n'avons plus ce pouvoir. Ce jour nous permet de nous souvenir. ». Erika est tout aussi patriote « Bien sur que c'est ce qui nous rappelle notre histoire. Je suis vraiment fière de tout le courage des personnes qui se sont battues. Habituellement, je passe la journée dans le centre d'Athènes pour voir la parade, c'est une sorte de fête du peuple». Pourtant, certains, comme ce libraire anonyme, l'enthousiasme est nuancé : « C'est un jour délicat car Metaxa était un dictateur. Alors célébrer le « Oxi » d'un dictateur... Donc ce n'est pas vraiment pour ce non que l'on se rappelle de cette date mais pour toute la lutte qui a succédé au 28 octobre. Grâce à la résistance de nos grands parents. Mais la façon dont on célèbre cette journée n'est pas la meilleure façon d'honorer la résistance de nos grands-pères. La parade militaire où l'on crie qui l'on a tué, je n'apprécie pas ». Quant à Nasia, elle regrette d'avoir perdu la liberté pour laquelle les combattants ont souffert « Nous sommes désormais presque dans une « Démocratie dictatoriale ».
Une lutte pour la liberté toujours d'actualité
Dans le contexte actuel de crise et de memorandums signés les uns après les autres entre la troika et le gouvernement, certains Grecs ont un discours radical et révolté. Harris, catégorique déclare : « Le 28 octobre me rappelle la lutte, toutes ces personnes qui ont souffert jusqu'à l'épuisement ou la mort. Ils sont morts pour la liberté. Mais il reste des combats à gagner, il y a une guerre actuellement entre le système et le peuple et nous sommes en train de perdre. » Pour Simeon ce jour représente « le totalitarisme, le résistance, mais pas uniquement ce jour, tous les jours. Ce jour là n'a pas grand chose de spécial, il faut s'en souvenir tous les jours ». Aujourd'hui la guerre n'est certes plus celle des armes, mais elle est devenue une « guerre financière » comme l'illustrent les propos de Sofia « Je n'ai rien à dire sur ce jour-là. Mise à part que l'on doit se battre contre les Allemands aujourd'hui plus que jamais. Ils nous tuent un peu plus chaque jour. » .Ancré dans la mémoire du peuple grec, le 28 octobre est le jour du « Oxi ». Une lutte pour la liberté et contre la crise économique.