Près de 40.000 personnes l’ont déjà visité. Les visiteurs ne s’y trompent pas puisque le musée a été présélectionné pour le prestigieux Prix du musée européen de l'année en 2025. Consacré à l’une des plus grandes chanteuses lyriques de l’histoire, la vie de la Callas s’y déroule sous nos yeux. Voix brillante, illustre grecque, le lieu qui lui est dédié vaut le détour
Histoire d'une héroine
Celle que le compositeur Bernstein qualifiait de « Bible de l’opéra » est née à New York en 1923 de parents grecs et a grandi dans le quartier d’Astoria, surnommé la « petite Athènes ». Elle y est surtout élevée par sa mère qui lui transmet son goût pour la musique et fait résonner le Metropolitan Opera dans le foyer grâce à la radio. À l’école, Maria se distingue très jeune par sa voix d’or. Sa mère est particulièrement exigeante avec elle et lui impose un rythme de travail des plus importants. C’est ainsi qu’elle prend pleinement goût pour le chant et réalise ses premières prestations.
En 1937, après qu’elle a divorcé, la mère de Maria retourne en Grèce avec ses deux filles. Maria prend des cours de chants auprès de Maria Trivella du Conservatoire national. Elle travaille alors énormément et progresse rapidement. Son talent lui permet de rejoindre le Conservatoire d’Athènes en 1939. Elle obtient ses premiers grands rôles en 1941-1942 dans la Grèce occupée, jouant dans Tosca, Tiefland ou Fidelio. La critique est unanime et s’émerveille de ses qualités vocales. Elle n’a alors même pas vingt ans et devient une soprano reconnue.
Le destin de Maria est un destin grec. À la libération, elle se voit reprocher ses représentations pour les Allemands alors que sa mère est soupçonnée de collaboration. Elle retourne donc aux États-Unis, sans succès. Elle fait la connaissance de Tullio Serafin qui la choisit pour chanter La Gioconda à l’Arena de Vérone. En Italie, elle rencontre Giovanni Battista Meneghini qui, riche industriel né en 1896, devient son impresario. Ils se marient en 1949. Elle multiplie les succès en Italie où ses prestations sont toujours plus saluées. Elle devient l’incarnation du lyrisme romantique italien, avec notamment La Traviata ou La Sonnambula. La Scala de Milan, le Royal Opera House de Londres, l’Opéra Garnier sont une consécration internationale. Elle est alors la Diva incontestée.
Après des centaines de représentations, elle entend privilégier sa vie personnelle, notamment avec l’armateur grec Onassis mais celui-ci lui préfère Jackie Kennedy. En 1965, la Callas se retire de la scène. Elle fera quelques nouvelles apparitions mais sa voix est abîmée par ses décennies de carrière intense. Très affectée par la mort d’Onassis en 1975, elle s’isole et, épuisée, prend de multiples médicaments. Elle décède le 16 septembre 1977.
Honorer une héroïne grecque
Certes, Maria Callas n’a vécu que peu d’années en Grèce mais la toujours considérée comme sa seule patrie. Elle a, à ce titre, chanté de nombreuses fois dans le pays. Conformément à sa volonté, c’est en mer Égée que furent dispersées ses cendres. Son succès international et sa singularité constituent une source de fierté pour les Grecs. Ils ont fait d’elle une figure d’unité.
Le souhait de dédier un lieu à Maria Callas n’est pas nouveau. Voilà plus de vingt ans que la municipalité athénienne entend regrouper des objets personnels de la cantatrice pour constituer une véritable collection. Des dons de la Scala, de l’Arena et du Metropolitan ainsi que de nombreux collectionneurs privés ont également été nécessaires.
Le projet s’est progressivement concrétisé jusqu’à l’ouverture du musée en 2023, année du centenaire de la cantatrice. Il est le premier et le seul musée dédié à Maria Callas, regroupant plus de mille pièces parmi lesquelles livres, partitions, photographies mais aussi robes et costumes. « La grande Diva rentre chez elle », s'est ainsi réjoui le maire de la capitale.
La qualité du lieu a rapidement été reconnue et pas moins de 40.000 personnes l’ont déjà visité. Riche de sa collection et de son caractère interactif, le musée entend faire connaître la vie et l’œuvre exceptionnelles de Callas au plus grand nombre. C’est la raison pour laquelle il a été sélectionné – parmi quarante autres musées – pour le Prix du musée européen de l'année en 2025. Prix récompensant l’excellence, l’innovation et la créativité, la direction du musée a exprimé « la fierté de cette reconnaissance ». Toutefois, il faudra attendre mai 2025 pour savoir si le musée Callas est vainqueur. Quoi qu’il en soit, il est déjà devenu un haut-lieu de la vie culturelle athénienne.
✨Today, we celebrate the life and legacy of the legendary Maria Callas on her birthday! Step into the world of "La Divina" at the Maria Callas Museum—a journey through her passion, artistry, and unforgettable voice!
— Visit Greece (@VisitGreecegr) December 2, 2024
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