En 1978, prenait fin un des événements emblématiques de la question des terres maories. The Bastion Point, ou les 506 jours d'occupation et de protestation maories contre la Couronne fêtait ces 40 ans le 25 Mai 2018. A cette occasion, le Petit Journal vous explique tout sur cet événement.
Avec l'arrivée des européens, la question de la terre en Nouvelle Zélande est devenue centrale du fait des différents traités signés entre Maoris et colons au 19e siècle. Plusieurs épisodes importants ont opposé intérêts maories et pakehas sur cette problématique. L'un des plus célèbre est le Bastion Point. A la fin des années 70, l'occupation de 506 jours d'Okahu Bay à Auckland est devenue la plus emblématique des luttes maories pour la défense de leurs terres.
Dans les années 1840, le chef de la tribu Ngati Whatua, Te Kawau, concède une large de part de ses terres à la Couronne pour construire ce qui sera Auckland. En échange, il espère alors pouvoir garder le reste de son territoire. Il n'en est pas ainsi et dans les années 1850, la majorité de ses terres ne lui appartient plus. La tribu reste concentrée à Okahu Bay, ou Takaparawha en Maori. A la fin des années 1850, ce dernier bout de terre est utilisé par la Couronne à des fins de défenses militaires, et ce jusque dans les années 1970.
A cette période, alors que la tribu espère récupérer sa terre, le gouvernement annonce la construction d'une zone résidentielle. C'est "la goutte d'eau qui fait déborder le vase". Deux jours avant le début du chantier, les Ngati Whatua, menés par Joe Hawke sous la bannière d'Orakei Maori Action Committee, commencent une occupation qui dure 506 jours. De nombreux touristes et néo-zélandais montrent leur soutien à cette lutte, tel le chanteur John Denver. Ce siège est marqué par divers événements, dont la mort d'une petite fille de 5 ans, brûlée accidentellement : Joannee Manumea Cooper-Hawke.
En février 1978, le gouvernement proposent des terres à la tribu à un certain prix. Les protestant refusent l'offre. Finalement en mai 1978, le gouvernement force 222 personnes à quitter le site. Dix ans plus tard, le tribunal Waitangi reconnait les revendications de la tribu. A la suite de cette décision, la plupart des Maoris retourne sur ses terres et reçoit des compensations.
Depuis, la tribu Ngati Whatua a rendu Takaparawha pour qu'elle soit utilisée comme parc. On y trouve encore une plaque à la mémoire de la petite fille décédée. Cet événement est un moment important dans l'histoire de la Nouvelle-Zélande.
Pour en savoir plus, vous pouvez trouver deux événements à l'occasion de la célébration :
- L'exposition sur les protestants de Takaparawha Auckland War Memorial Museum : Not one more acre!
- Films sur l'occupation à l'Auckland Central Library