L'absence de réaction des autorités thaïlandaises vis-à-vis de la disparition de la plaque commémorative marquant l'abolition de la monarchie absolue en 1932 suscite l'indignation chez les partisans de la démocratie qui voient une tentative de négation de l'histoire par le gouvernement. La junte a prévenu les militants pro-démocratie de stopper toute forme de protestation
Les autorités thaïlandaises prétendent n'avoir aucune idée de ce qui est arrivé à la plaque commémorative qui marquait depuis 1932 l'endroit où un groupe de révolutionnaires avait déclaré cette année là la fin des pouvoirs absolus du monarque de l'époque Rama VII.
Cette date déterminante dans l'histoire thaïlandaise a mené le pays à sa première Constitution, ainsi qu'à des réformes politiques.
La disparition de la fameuse plaque qui était jusque là incrustée dans le sol près de la statue équestre du roi Rama V, a été signalée vendredi dernier.
Le mémorial, qui portait l'inscription "A cet endroit à l'aube du 24 juin 1932, le Parti du Peuple a donné naissance à la Constitution pour la prospérité nationale", était devenu plus récemment un élément de discorde politique entre les démocrates et les conservateurs monarchistes ? certains parmi ces derniers avaient d'ailleurs appelé au retrait de cette plaque commémorative.
La disparition de ce modique mais symbolique mémorial et l'absence de réaction de la part des différents organismes étatiques a priori concernés a réveillé les craintes des militants pour la démocratie qui y voient une tentative de réécriture de l'histoire thaïlandaise par les royalistes.
Les démentis officiels de la destruction de la plaque amènent la population à se poser des questions étant donné que le mémorial de bronze était placé sur une importante esplanade royale, site très surveillé.
Le mémorial a été remplacé par une nouvelle plaque appelant les Thaïlandais à être fidèles au bouddhisme, à l'Etat, à la famille et à la monarchie ? valeurs fondamentales des conservateurs.
Avertissant les militants démocrates de ne pas aggraver le problème, il a déclaré qu'il est "inutile de demander son retour".
Ses commentaires ont été lancés alors que les soldats détenaient un militant de premier plan alors qu'il essayait de déposer une plainte contre le gouvernement pour dénoncer la disparition de la plaque. Il a été relâché depuis.
Il y avait une forte présence de la police autour de la place où la plaque commémorative a été remplacée et les officiers ont refusé de laisser un journaliste de l'AFP la photographier.
Après quelques jours d'évitement de la part de la police, Prayuth a annoncé ce jeudi qu'il avait ordonné qu'une enquête soit menée pour régler le problème de cette disparition.
Plus tôt dans le mois le nouveau roi de la Thaïlande, Maha Vajiralongkorn, appelé aussi Rama X, a mis en place une série d'amendements sur la Constitution du royaume, qui renforcent ses pouvoirs constitutionnels selon les analystes.
Le New Democracy Movement, un groupe d'étudiants qui est contre la junte au pouvoir, déclare que la disparition de la plaque "a montré un manque de respect envers le passé" et vis-à-vis de ceux qui se sont battus pour plus de démocratie en Thaïlande.
Avec AFP (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) jeudi 20 avril 2017
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