Le duel attendu entre l’Italien Pecco Bagnaia, double champion du monde en titre, et son challenger espagnol Jorge Martin, vice-champion du monde en titre, a bien eu lieu sur la piste du circuit de Buriram qui a accueilli 205.000 spectateurs en trois jours, une affluence record.
Alors que les séances d’essais et de qualifications de vendredi et samedi se sont déroulées sous un soleil de plomb, c’est sur une piste détrempée par un orage que fut donné le départ de l’étape thaïlandaise du championnat du monde de MotoGp.
Après 17 manches déjà courues, seulement 20 points séparaient le leader du classement, Jorge Martin, de son poursuivant Pecco Bagnaia. Les deux hommes disposent de la même machine, une Ducati usine, l’arme absolue depuis trois ans pour truster les podiums. Et depuis le début du championnat, ils se livrent à un duel sans merci, "à toi, à moi".
L’écart serré entre les deux hommes et les conditions météorologiques difficiles rendaient le départ délicat, la moindre chute pouvant avoir des conséquences dramatiques pour l’issue du championnat, alors qu’il ne restera au terme de cette course que deux grands prix à courir pour désigner le meilleur pilote du monde en 2024.
Parti en pole position, Pecco Bagnaia s’est rapidement fait dépasser par Jorge Martin et Marc Marquez, lui aussi sur Ducati. Prudemment le pilote italien s’est contenté de suivre le rythme des hommes de tête durant plusieurs tours, misant peut-être sur une erreur des ses prédécesseurs dans ces conditions piégeuse.
Et c’est le leader Jorge Martin qui a commis la première faute. Arrivé avec un peu d’optimisme à l’entrée d’un virage, il en est sorti très large, laissant la porte ouverte à ses deux poursuivants. Une aubaine pour Bagnaia qui prenait la tête et pour Marquez qui parvenait à s’intercaler entre les deux duellistes.
Mais comme souvent cette année, le pilotage généreux du multiple champion du monde espagnol l’amenait un peu plus tard au tapis, sous les yeux de Jorge Martin qui n’en demandait pas tant. Roulant 3 secondes derrière Bagnaia, il s’est contenté de gérer sa deuxième position jusqu’à la fin de la course au terme de laquelle il compte toujours 17 points d’avance sur son principal opposant. Le rookie Pedro Acosta qui pilote une KTM du team français "Tech 3 Gas Gas" complète le podium.
Côté français on pouvait nourrir de gros espoirs avec Fabio Quartararo et Johann Zarco, tous deux roulant sur des motos japonaises inférieures à leurs rivales européennes, bien qu’en nette progression depuis la mi-saison.
Parti depuis la deuxième ligne après un exploit réalisé lors de la séance de qualification, Fabio a réalisé son meilleur départ de la saison pour se hisser en seconde position à la sortie du premier virage. Dépassé par les Ducati de Martin et Marquez bien plus rapides, il a néanmoins réussi à conserver héroïquement sa quatrième place avant que Franco Morbidelli ne vienne ruiner sa belle course.
Freinant beaucoup trop tard à l’entrée d’un virage, le pilote italien qui tentait de passer à l’intérieur ne parvenait pas à tourner et percutait la Yamaha du Français pour le faire chuter et anéantir ses espoirs de réaliser son meilleur résultat de la saison. Pour sa conduite irresponsable l’Italien a écopé d’une pénalité infligée par la direction de course… avant de chuter à son tour.
Schéma inverse pour Johann Zarco ! Parti prudemment de la 12e positions sur une Honda rétive mais dans des conditions mouillées qu’il adore et maitrise mieux que la plupart des autres pilotes, le Cannois a grignoté des places petit à petit pour se hisser dans le top dix. Roulant de plus en plus vite, il a même avalé Alex Marquez (Ducati) et Aleix Espargaro (Aprilia) roulant sur des motos plus véloces, pour terminer à une très belle huitième place qui fait à nouveau de lui le meilleur représentant de la marque japonaise.
La prochaine manche, dès le weekend prochain sur le circuit de Sepang en Malaisie, pourrait déjà être décisive pour l’attribution du titre de champion du monde, à moins que les deux rivaux ne décident de faire durer le suspense jusqu’à l’ultime course qui se déroulera sur le circuit de Valence en Espagne le 17 novembre.