Thai Union Frozen Group (TUF), parmi les plus gros conglomérats producteurs de fruit de mers au monde, a annoncé mardi qu'il était sur le point de revoir ses pratiques de pêche pour éviter les conditions de travail abusives et le chalutage excessif, une décision saluée par Greenpeace comme étant un "immense progrès".
Le géant thaïlandais de l'alimentaire Thai Union Frozen Group (TUF) - propriétaire d'importantes firmes mondiales comme Petit Navire, Chicken of the Sea, et John West - a longtemps été une bête noire de ceux qui protestent contre la surpêche et les conditions de travail abusives de ceux qui ?uvrent sur les bateaux.
Mais mardi une déclaration commune avec Greenpeace a été émise, annonçant une série de réformes qui, selon les deux parties, devrait encourager d'autres géants de l'industrie des produits de la mer à les imiter.
"Cela marque un gros progrès pour nos océans et la vie aquatique et les droits des personnes travaillant dans le milieu de la pêche", note dans le communiqué la directrice de Greenpeace International, Bunny McDiarmid.
"Maintenant c'est au tour d'autres compagnies d'avancer et de montrer une direction similaire".
Parmi les engagements qu'a pris Thai Union figure celui de réduire de 50% d'ici 2020 le nombre dispositifs de concentration de poissons (DCP) qu'il utilise et de réduire la pêche à la palangre.
Les DCP, qui flottent en surface pour attirer les poissons, et la palangre sont des moyens efficaces d'obtenir de très grosses prises de poissons lucratifs comme le thon.
Mais ils aboutissent souvent à la prise d'autres espèces, comme des requins ou tortues en voie de disparition.
Les réformes viseront également les conditions de travail sur les bateaux de Thai Union et ceux de ses fournisseurs, avec notamment un moratoire sur le "transbordement".
Le transbordement est une méthode adoptée par beaucoup de géants de la pêche afin de garder ses chalutiers sur l'eau le plus longtemps possible, souvent pour plusieurs années d'affilée.
Les prises sont transférées, en pleine mer, sur des navires de transports réfrigérés pour économiser du temps et de l'argent sur le carburant qui aurait été utilisé pour rentrer au port.
Bien qu'économiquement efficace, les groupes environnementaux ont depuis longtemps prévenus que le transbordement peut permettre aux chalutiers de cacher des prises illégales et mène à des conditions de travail proches de l'esclavagisme pour beaucoup de pêcheurs peu rémunérés qui passent des années à bord de ces bateaux.
Thai Union a aussi donné son accord pour permettre à des observateurs indépendants ou à des appareils de surveillance numériques à bord de leurs bateaux équipés de palangre et rencontrera Greenpeace tous les six mois pour évaluer la mise en oeuvre.
Dans leur déclaration commune, le PDG Thiraphong Chansiri a dit que son entreprise "a pleinement adopté son rôle de leader pour un changement positif en tant que l'une des plus grosse société de fruits de mer du monde".
Thai Union affiche un chiffre d'affaires de 3.33 milliards d'euros pour 2016 et les prévisions parlent d'un revenu à 7 milliards d'euros d'ici 2020.
La Thaïlande est le troisième exportateur de fruits de mer mondial mais l'industrie est confrontée à des accusations d'atteintes aux droits de l'homme et de main d'oeuvre sous-payée sur ses bateaux de pêche et dans ses nombreuses usines de transformation alimentaire.
Le secteur est surtout composé de travailleurs migrants pauvres de Birmanie, du Laos ou du Cambodge.
L'union Européenne a menacé de bannir tout ses produits de fruits de mer à moins que le gouvernement militaire ne s'attaque à la pêche illégale endémique.
M.G. avec l'AFP (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) jeudi 13 juillet 2017
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