Comme chaque année, la journée internationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes a eu lieu hier. L'occasion de pointer ce phénomène du doigt, où les pouvoirs publics ont depuis plusieurs années entrepris d'enrayer le phénomène.
(Photo CC SusanaBustos1)
Hier s'est déroulée la journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. Cette initiative apparait à la suite d'un épisode marquant de 1960. L'assassinat des trois s?urs Mirabal, militantes de la République Dominicaine, sur l'ordre du chef de l'Etat. En référence à ce fait historique, les militantes du droit des femmes manifestent tous les 25 novembre. Cette journée internationale est soutenue depuis 1999 par l'Organisation des Nations Unies.
Des chiffres conséquents en Espagne, la pire année en Catalogne
La violence conjugale à l'égard des femmes, c'est un véritable fléau qui sévit dans le monde entier. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, près de 70% des femmes dans le monde subiraient des violences au cours de leur vie. Et une sur trois a déjà subi des violences conjugales. En Espagne en 2014, 44 femmes ont péri sous les coups de leur conjoint. 59 % des victimes sont des femmes âgées entre 30 et 50 ans. La pire année dans le pays remonte à 2008, où elles furent 78 victimes, selon les chiffres du ministère de la Santé, des Services sociaux et de l'Egalité. Depuis 2010, le chiffre est en baisse régulière : 73 victimes, puis 61 en 2011, 52 en 2012, 54 en 2013. Sachant que 2014 n'est pas fini et que cinq cas de meurtres sont encore sous enquête afin de s'assurer qu'il s'agit bien de disputes conjugales, la baisse pourrait se confirmer cette année encore. Concernant la Catalogne, il s'agit d'ores-et-déjà d'une année noire. Pas moins de 14 femmes assassinées, soit dix de plus que sur l'ensemble de l'année dernière.
Des mesures prévues mais reportées
L'Espagne a voté une loi cadre contre les sévices infligées aux femmes, avec des tribunaux spécialisés et des moyens adaptés. Le gouvernement a réagi à chaque "pic" du nombre de meurtres puisque les violences enregistrées ont baissé. Pas assez cependant au goût de certaines associations féministes et de quelques partis politiques. Ils critiquent l'inaction de l'exécutif, présent dans les paroles mais pas vraiment dans les actes. Le PSOE soupçonne le gouvernement en place de ne pas s'intéresser aux évaluations de risques extrêmes, nécessaires pour prendre des mesures de précautions et qui exigent un effort budgétaire.
En outre, au printemps dernier, Madrid a promis un changement de procédure significatif pour les plaintes de victimes conjugales. Le formulaire qu'elles remplissent est déterminant pour savoir à quel degré sont nécessaires les mesures de protection. Mais cela a été reporté au second semestre de 2015, et actuellement des lacunes persistent dans la prévention et la protection des cibles. Les potentielles victimes sont particulièrement vulnérables avec l'irruption des nouvelles technologies et des réseaux sociaux.
Enfin, si l'Espagne peut mieux faire, son voisin, la France, a d'autant plus du pain sur la planche. Contrairement aux idées reçues, c'est bien dans l'Hexagone, et non pas de ce côté-ci des Pyrénées, que le nombre de victimes par violences machistes est le plus élevé. Elles sont en effet près de 120 à succomber aux coups de leur partenaire chaque année, rapporte l'AFP, soit deux fois et demie plus qu'en Espagne.
Pierre LEPINE + VG (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 26 novembre 2014
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Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 26 novembre 2014
Publié le 25 novembre 2014, mis à jour le 26 novembre 2014
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