Elles s’invitent partout et ne cessent d’étendre leur territoire. En Catalogne, la présence des tiques connaît une progression alarmante : selon les dernières données de décembre 2024, elles ont été recensées dans 81 municipalités, avec une forte concentration en province de Barcelone (55) et de Tarragone (26). Une invasion silencieuse qui n’a rien d’anodin.
Sangliers, lapins, réchauffement... les alliés inattendus des tiques en Catalogne
Elles sont petites, discrètes et assoiffées de sang : en Catalogne, les tiques prolifèrent à un rythme effréné. Normalement actives entre avril et juillet, elles profitent cette année des températures anormalement élevées qui leur permettent de se réveiller plus tôt. Résultat : une multiplication hors saison et un risque accru de piqûres, pour les humains comme pour les animaux.
Mais le climat n’est pas seul en cause. La faune sauvage joue un rôle clé dans la prolifération des tiques. Sangliers en vadrouille près des villes, lapins en surpopulation dans les campagnes… Autant d’hôtes de rêve pour ces parasites. Si chiens et chats peuvent aussi en être porteurs, ce sont surtout les espèces sauvages qui facilitent leur expansion. Pendant que les tiques molles s’accrochent aux oiseaux, les tiques dures – celles qui s’intéressent aussi à l’humain – prolifèrent sur les ongulés (sangliers, cerfs, chevreuils, bouquetins), les petits carnivores et les rongeurs.
Au moins neuf espèces de tiques ont été recensées en Catalogne, dont cinq capables de transmettre des maladies à l’homme. Parmi elles, Hyalomma lusitanicum et Hyalomma marginatum sont apparues ces dernières années, rejoignant Ixodes ricinus, Dermacentor marginatus et Rhipicephalus sanguineus.
Un danger invisible qui prend de l’ampleur
Cette prolifération des tiques s’accompagne d’un risque sanitaire grandissant en Catalogne. Parmi les maladies qu’elles peuvent transmettre, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, déjà détectée chez 12 patients en Espagne, et la maladie de Lyme, dont les cas ont doublé en quatre ans. Cette dernière commence souvent par une tache rouge en forme de cible avant de se compliquer avec fatigue musculaire et troubles neurologiques.
Alors, comment éviter de finir en buffet pour ces parasites ? Quelques réflexes simples peuvent faire la différence : fuir les hautes herbes, privilégier les vêtements longs et inspecter sa peau après chaque sortie. Car avec le réchauffement climatique et l’augmentation des hôtes potentiels, l’expansion des tiques ne fait que commencer. Et celles-ci semblent bien décidées à ne plus attendre le printemps pour passer à table…
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