Le manque de logements abordables se fait de plus en plus sentir à Berlin alors que la métropole est la deuxième plus grande d’Europe après Moscou. La municipalité dirigée par des membres du SPD, de la gauche radicale et des écologistes, veut lutter contre le phénomène de gentrification des quartiers qui amène les Berlinois à s’exiler hors de la ville.
La mairie de Berlin a donc présenté ce mardi, un projet pour lutter contre la flambée des prix de l’immobilier. Elle envisage en effet de geler les prix des loyers dès 2020 et de les plafonner ainsi pendant cinq ans. La capitale allemande, connue et appréciée pour ses loyers bon marché, a en effet vu les prix de l’immobilier doubler en dix ans.
Le projet devrait aboutir en octobre prochain à une loi qui pourra être votée au plus tard début 2020. Seuls les logements anciens du parc privé, soit 1,6 million selon la mairie seront concernés par cette mesure. De plus, une augmentation du loyer de plus de 50 centimes d’euro au mètre carré devra impérativement être soumise à l’approbation des autorités locales et les propriétaires pourraient être passibles d’une amende allant jusqu’à 500 000 euros si les locataires estiment que leur loyer est trop élevé.
La flambée des prix fait débat depuis des mois dans la capitale où en avril dernier, de nombreux manifestants ont milité contre cette hausse démesurée. Vendredi, une pétition demandant l’expropriation de grands groupes immobiliers possédant environ plus de 3 000 logements, a recueilli 77 000 signatures.
Constituant une première en Allemagne, le gel des loyers doit, selon Katrin Lompscher, sénatrice au Développement urbain et au Logement du land de Berlin, « servir d’exemple » dans toute l’Allemagne sachant que d’autres villes comme Munich, Hambourg ou Francfort sont également touchées par la flambée des prix de l’immobilier.
AP (www.lepetitjournal.berlin)