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Des otages tués dans l’Arakan

Des soldats de l'armee arakanaiseDes soldats de l'armee arakanaise
Des soldats de l'armée arakanaise

Plusieurs des otages pris par l’Armée de l’Arakan (AA) sont morts lors d’un affrontement entre ce mouvement armé rebelle et les militaires birmans de la Tatmadaw (nom officiel de l’armée birmane) venus libérer ces otages. A ce stade, aucune autre information crédible n’est accessible, et c’est donc affirmation contre affirmation après ces violents combats.

Depuis plusieurs mois, la Tatmadaw a entamé une offensive lourde contre l’AA, coupant notamment les réseaux de communication afin d’isoler la région des combats et éviter que ne filtrent des informations détaillées sur ce qui s’y passe. Mais aux moyens de rétorsions classiques et extrêmement violents des militaires, l’AA a répliqué par une violence tout aussi extrême dans une tactique de guérilla faite d’embuscades, d’engins explosifs piégés et d’enlèvements.

C’est ainsi que samedi 26 octobre, l’AA s’est emparée d’un ferry sur lequel se trouvaient au moins une quarantaine de soldats et de policiers (en Birmanie, la police relève de l’armée, pas du civil), qui ont été forcés à débarquer, aux côtés de plusieurs autres prisonniers, civils ceux-là. Le lendemain, la Tatmadaw a lancé une attaque par hélicoptères pour essayer de libérer ces otages alors qu’ils étaient sur 3 bateaux. Résultat : 2 bateaux complétement détruits et de nombreux morts, sans qu’un décompte impartial n’ait été effectué. L’armée accuse l’AA d’avoir utilisé les otages comme boucliers humains, l’AA accuse l’armée d’avoir tiré à la roquette sans discernement et d’avoir coulé deux navires en tuant ses propres hommes à bord.

Le 27 octobre, alors même qu’elle s’emparait du ferry, l’AA a libéré 12 autres otages parmi les 31, dont des pompiers, enlevés le 10 octobre autour de la ville de Mrauk U, un joyau du patrimoine de la Birmanie aujourd’hui fermé aux visiteurs. Ce mouvement d’obédience bouddhiste déclare combattre pour l’autonomie de l’Arakan et son conflit avec l’armée régulière a déjà provoqué beaucoup de morts – sans que l’on dispose d’un nombre précis – plus d’une dizaine de milliers de déplacés et une rupture des communications sur tout une partie de l’Arakan et du Chin voisin. Selon des groupes de défenses des droits humains, les deux adversaires se sont aussi rendus coupables de crimes de guerre, notamment d’assassinats extra-judiciaires.

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Publié le 30 octobre 2019, mis à jour le 30 octobre 2019

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