Aucun médecin sérieux ne prétendra jamais le contraire : apprendre dans les livres, c’est important, mais la pratique et l’expérience restent l’essentiel pour soigner. C’est pourquoi l‘arrivée d’une équipe médicale chinoise de 12 personnes provenant de la région du Yunnan, frontalière avec la Birmanie, le 8 avril dernier à Yangon est la bienvenue puisqu’ils ont été confrontés au coronavirus dans leur propre pays voilà quelques semaines. Ces 12 soignants sont spécialisés en soins intensifs, en traitement d’épidémies, en mesures de prévention de la contamination, en analyses biologiques de laboratoire et en médecine traditionnelle. Leur appareil apportait également plus de cinq tonnes d’équipements et de matériels médicaux. Les 12 soignants resteront deux semaines et procéderont à de la formation et du partage d’expérience durant ce temps. Certains travailleront aussi avec le laboratoire national de santé pour réaliser de l’ordre de 200 tests de Covid-19 par jour.
Nul n’est bien sûr dupe de l’utilisation diplomatique des soignants par des pays comme la Chine ou comme Cuba, venus l’un comme l’autre à la rescousse de l’Italie, par exemple. Mais aussi biaisées soient-elles, ces initiatives soulagent d’une part les soignants tant applaudis depuis quelques semaines, et d’autre part elles donnent en effet une meilleure image internationale que l’expulsion de 68 migrants haïtiens vers leur pays totalement incapable de les soigner à laquelle viennent de procéder les Etats-Unis.