Le 3 juin dernier, la foudre a frappé le stade couvert de la base aérienne de Myeik, dans le sud de la région de Tanintharyi, alors qu’un match de futsal s’y déroulait. L’incident a entraîné la mort de cinq personnes, dont un enfant, et a fait dix blessés. Les victimes étant parents de membres de l’armée, les blessés ont été transférés à l’hôpital militaire n°5 de l’État de Mon.
L’événement pourrait presque être considéré comme banal. Selon le ministère de la Protection sociale, du Secours et de la Réinstallation, entre janvier et mai de cette année les éclairs ont provoqué la mort de 62 personnes et en ont blessé 26 autres. L'Ayeyarwady est la région la plus touchée : 16 personnes y ont perdu la vie et quatre ont été blessées à cause de la foudre depuis le début l’année. Le bilan s’alourdit par rapport à l’année dernière qui avait compté 13 morts dans cette même région sur l'ensemble de l'année. La cheffe de la Direction de la gestion des catastrophes naturelles explique que la majorité des victimes sont des fermiers et des pêcheurs qui, pris de court, se retrouvent piégés dans les champs ou sur l’eau. Un autre élément étant que la région est plate, offrant peu de protection, et que les arbres y sont bien présents mais plutôt isolés et qu’ils attirent donc facilement la foudre. Laquelle, aux yeux de la loi birmane, est considérée comme une catastrophe naturelle. Les familles des victimes décédées peuvent donc bénéficier d’une compensation de 300 000 kyats (environ 180 €), et pour celles qui comptent un blessé l’aide s’élève à 50 000 kyats (environ 30 €).
La foudre, troisième catastrophe naturelle la plus meurtrière en Birmanie
En comparaison avec les tremblements de terre, la foudre est peu dévastatrice. Pourtant, devant ces derniers, elle fait partie des catastrophes naturelles les plus meurtrières. Selon les données officielles, elle est en général la troisième cause de mortalité liée à cette catégorie de désastres, après les inondations et les glissements de terrain, mais souvent avec un bilan supérieur à celui des tempêtes ou des séismes, sauf catastrophes exceptionnelles. « Au cours de la dernière semaine de mai et début juin, la foudre et les orages sont fréquents dans de nombreux États et régions, tout le monde devrait donc prendre des précautions à ce moment-là », a déclaré la patronne de la Direction de la gestion des catastrophes naturelles. Les conseils du gouvernement sont de rester à l’intérieur, loin des fenêtres et des portes tout en évitant de toucher des objets électroniques ou des câbles. Une solution d’appoint avant un investissement plus que nécessaire dans des paratonnerres : l’année dernière, 133 personnes sont décédées et 52 ont été blessées à cause de la foudre.