Gargantuesque : thème de la saison culturelle de l’Institut français du Cambodge

« Les repas sont des moments de convivialité, de partage et d’échange où les liens sociaux se renforcent et se perpétuent. La gastronomie est un symbole de savoir-faire, de tradition et d’art de vivre, qui transcende les frontières culturelles. Elle sollicite les sens, elle réveille l’âme et le corps. Elle fait appel à de nombreux artistes et artisans, du cuisinier au designer, de l’écrivain à l’artisan du verre, de la céramique, du bois. Pour cette saison, nous vous proposons de visiter la cuisine sous tous ses angles : en littérature, au cinéma, sur la table et dans l’assiette ! » annonce l’Institut français. 

Entre l’exposition « Gargantuesque » (fusion de la bande-dessinée « Comme un chef ! » de Benoît Peeters et Aurélia Aurita et des pièces de design de Grégory Granados et Julia Debord Dany), la diffusion des films de la médiathèque et la découverte du Bistrot de l’Institut, la saison s’annonce haute en saveurs. 

 

Une exposition intersectionnelle et pluridisciplinaire

« L'idée de cette saison culturelle, c'est l'opulence. Le plaisir de la gastronomie, le plaisir de manger, mais aussi tout ce qui tourne autour de la cuisine et des repas, c'est-à-dire l'art de la table, le design, etc... » explique Alexandra Guy, stagiaire en médiation culturelle, mécénat et relations avec le public de l’Institut. « Nous sommes parti initialement de la BD scénarisée par Benoît Peeters et illustrée par Aurélia Aurita qui s'appelle « Comme un chef ! ». Elle raconte le rapport du scénariste à la cuisine, comment celle-ci l'a éveillé, comment il a appris à cuisiner pour mieux la comprendre et comment la cuisiner a continué à faire partie de sa vie, même quand il s'est tourné vers l'écriture. » ajoute-t-elle. Le point de départ d’une exposition liant art, design et littérature. 

Selon elle, le design est venu à eux dans un second temps. Le comité organisateur à décidé de proposer à des designers de créer des pièces qui vont fusionner avec le thème et y apporter une plus value. « C'est là que Benoît Peeters a proposé de faire une œuvre progressive, qui aura lieu tout le long de l'exposition, où ils vont créer des éléments en rapport avec les savoir-faire et les traditions à la fois françaises et khmères » a-t-elle déclaré.

 

« L’idée est de créer un ballet aquatique »

Pour que l’exposition puisse évoluer sur toute la saison, Grégory Granados et Julia Debord Dany vont commencer par exposer un ensemble de fragments d’éléments en verre créés en France, au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (CIRVA). Le point commun qu’auront toutes les créations : l’eau. 

Les artistes pourront expérimenter d’autres matériaux comme la laque, le rotin, la céramique ou la soie, pour les préparer et les assembler au Satcha de Siem Reap. « L'eau pourra alors circuler dans tous les fragments, pour créer une sorte de danse », développe Alexandra. Selon elle,  les fragments formeront les ingrédients bruts d’un plat que les artistes vont cuisiner sur toute la saison et in fine, constituer un banquet. 

 

En avoir l’art à la bouche

La médiathèque proposera également tout au long de la saison des  films sur le thème de la cuisine. De Ratatouille à La soupe au choux, le choix sera divers et varié. Une sélection de livres liés à la cuisine sera aussi à l’ordre du jour. « Il y aura aussi des dîners et déjeuners thématiques, soit autour d'un aliment, soit autour de la cuisine française de la cuisine khmer, et potentiellement des cours de cuisine » annonce Chloé Lavenant, chargée de médiation culturelle à l’Institut. 

« Le but est de considérer la nourriture comme un art et pas comme quelque chose de grotesque » ajoute-t-elle. Une exposition dont l’objectif est de montrer au monde que la cuisine est un art accessible à tous, qu’il évolue, se transforme, s’apprend, s’apprécie et se partage.