Un rapport de l'UNICEF souligne le rôle des agents communautaires dans la lutte contre la malnutrition au Cambodge et recommande des actions pour renforcer leur impact.


Une malnutrition persistante malgré les progrès
Malgré des avancées économiques, la malnutrition reste un fléau au Cambodge, touchant particulièrement les enfants. Selon l'UNICEF, 32 % des moins de cinq ans souffrent d'un retard de croissance, 10 % d'insuffisance pondérale et 16 %.
Les causes en sont multiples : alimentation inadaptée, accès limité aux soins et conditions sanitaires précaires. Les inégalités aggravent le problème, avec un taux de retard de croissance atteignant 42 % chez les enfants des foyers les plus pauvres, contre 19 % dans les familles aisées. Face à cette situation, une mobilisation renforcée des acteurs communautaires est essentielle pour garantir une meilleure nutrition aux enfants cambodgiens.
Des structures communautaires en place mais fragmentées
Le Cambodge dispose de plusieurs réseaux dédiés à la nutrition et à la santé, comme les Groupes de Soutien à la Santé Villageoise (VHSG) ou les Conseils Communaux pour les Femmes et les Enfants (CCWC). Pourtant, leur manque de coordination limite leur impact.
Souvent isolées du ministère de la Santé, ces initiatives souffrent d’une formation insuffisante, d’un suivi limité et d’une forte dépendance aux financements extérieurs. Pour gagner en efficacité, elles doivent être intégrées dans une stratégie nationale cohérente et bénéficier d’un appui institutionnel renforcé.

Un rôle essentiel des agents communautaires
En première ligne, les agents de santé communautaires jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la malnutrition. Ils identifient les cas de sous-nutrition, sensibilisent les familles aux bonnes pratiques alimentaires et orientent vers les services de santé.
Toutefois, leur impact reste limité par le manque de formation, l'absence de supervision et des financements précaires. Investir dans leur professionnalisation et assurer leur pérennité est un levier clé pour améliorer la nutrition des enfants cambodgiens.
L’UNICEF appelle à une refonte des politiques de nutrition communautaire.
L'UNICEF recommande de réviser les directives nationales pour standardiser les services nutritionnels, garantissant ainsi une prestation uniforme et de qualité dans tout le pays. L’objectif étant la création d’un Ensemble minimum standardisé de services de nutrition à l'échelle nationale.
L'organisation insiste sur le renforcement de la formation des agents de santé communautaires, en particulier des membres des VHSG, qui sont en première ligne pour identifier la malnutrition, conseiller les familles et faciliter l'accès aux services de santé.
Elle plaide aussi pour un suivi renforcé des interventions, permettant d'améliorer la qualité des services et de réagir rapidement aux problèmes. Une supervision plus rigoureuse permettrait de mieux identifier les défis et d'ajuster les interventions de manière plus réactive. L'augmentation des investissements gouvernementaux dans la santé communautaire diminuerait également la dépendance aux financements externes, garantissant ainsi la pérennité des initiatives nutritionnelles.
Ces recommandations, si elles sont appliquées efficacement, pourraient transformer le paysage nutritionnel du Cambodge et offrir à chaque enfant la possibilité de grandir en pleine santé. Seule une approche coordonnée entre autorités publiques et acteurs locaux permettra d’obtenir des résultats durables contre la malnutrition au Cambodge.

D'après le rapport de l'UNICEF : "Delivering essential nutrition services through community action in Cambodia"
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