Tea Kaliane et Sou David sont les présidents respectifs de l’association Yuvachun Cambodge et Yuvachun France. Dans cet entretien, ils discutent des actions et des objectifs de leur mouvement basé entre Paris et Phnom Penh.
« Cambodgiens de sang ou de cœur, tous unis. C’est notre devise », déclare Tea Kaliane, co-fondatrice de Yuvachun, avant de développer l’histoire de l’association.
Elle a lancé le mouvement en 2019 à Paris avec Svay Angkeara ( aujourd’hui Vice-président de Yuvachun Cambodge).
Eux, qui étaient membres actifs d’associations sportives de la capitale française, ont décidé d’étendre leur réseau à tous les jeunes khmères à l’étranger, tous domaines confondus. Ils travaillèrent alors sur des évènements, rassemblant les jeunes Cambodgiens de France, en collaboration avec l’ambassade du Cambodge à Paris.
Au moment de la crise sanitaire, ils s’installèrent à Phnom Penh pour leur carrière professionnelle (indépendamment de leur vie associative), décidèrent de créer la branche cambodgienne de leur association en 2023, et firent de Phnom Penh leur siège social.
L’association se structure et le réseau s’étend. Nous avons rencontré Sou David (président de Yuvachun France) et Tea Kaliane à Phnom Penh afin de discuter des actions et des objectifs de leur association.
Le Petit Journal : Quels types de rassemblements organisez-vous en France ?
Tea Kaliane : Nous essayons d’accorder les évènements que nous organisons avec le calendrier cambodgien. Particulièrement la fête des morts, la fête de l’eau et le nouvel an. Nous avons aussi dans notre agenda la soirée d’intégration du mois de septembre, des spectacles culturels, des prestations de danse classique cambodgienne et les évènements que l’Ambassade du Cambodge à Paris nous demande de gérer, comme l’accueil d’officiels du gouvernement à leur arrivée en France.
Cette collaboration nous permet aussi d’avoir accès gratuitement à la maison du Cambodge dans le 14ème arrondissement, où nous pouvons recevoir jusqu’à 300 personnes.
LPJ : Quelle est la raison de votre présence au Cambodge ?
Tea Kaliane : Notre siège social et nos sponsors sont à Phnom Penh. Il était évident pour nous que si notre association avait pour objectif d’aider les cambodgiens, que ses fonds devaient également émaner de leur pays d’origine.
Nous nous sommes aussi rendus compte que le plus important était l’accueil des jeunes à leur arrivée à l’étranger.
Nous avons alors décidé de passer à l’Institut Français du Cambodge et dans les plus grandes universités de la capitale, afin de communiquer avec les personnes concernées et récolter des données. Nous sommes allés sur quatre campus cette année, et avons rencontré 200 étudiants qui vont partir dans six pays différents.
Cela va nous permettre d’adapter au mieux notre logistique et d’améliorer notre structure.
« L'objectif, c'est l’entraide et la connexion au sein de la diaspora cambodgienne dans le monde »
LPJ : Allez-vous étendre le réseau Yuvachun dans le monde ?
Sou David : Nous n’avons pas forcément besoin d’antennes locales, c’est l’avantage de notre mouvement. Il nous suffit simplement de trouver des partenaires et de travailler avec eux. Aujourd’hui, nous sommes présents en Allemagne et en Hongrie, et nous avons un partenaire en Angleterre. L’année prochaine, nous allons également tenter d’étendre notre réseau du côté asiatique. Corée, Japon, Thaïlande, Vietnam, pour lesquels nous avons énormément de demandes. Pourquoi pas l’Australie aussi !
Par ailleurs, pas besoin que le ou la correspondant(e) local(e) soit cambodgien(ne). Il suffit d’avoir un lien avec le Cambodge ou de fortes attaches. L’idée est d’avoir un(e) doyen(ne), qui puisse représenter Yuvachun dans chaque pays.
LPJ : Quels sont vos objectifs et vos ambitions pour le mouvement Yuvachun ?
Tea Kaliane : Une organisation gérée par des jeunes, pour les jeunes. Comment mettre ça en place ? Tout d’abord par leur intégration, que ce soit sur les campus universitaires ou dans le monde du travail. Ensuite, c'est d’être un « centre d’aide » ouvert à tous. Nous (les membres de Yuvachun) avons tous eu affaire au monde des études supérieures et de l’insertion professionnelle, nous avons donc la capacité de conseiller et de guider nos membres au mieux. Enfin, notre troisième objectif est de devenir totalement indépendants, afin d’avoir les moyens de nous exprimer, de faire plus pour notre communauté et de mettre en avant nos talents.
Sou David : Nous avons l’ambition de devenir le plus gros réseau de jeunes dans le monde, d’avoir des bureaux un peu partout et de créer une plateforme internationale d’accompagnement et de conseil. Nous connaissons le marché, nous aurons donc toujours quelqu’un pour répondre à une demande. La force de Yuvachun, c’est également la diversité de nos parcours et de nos profils.
LPJ : Comptez-vous participer au prochain Sommet de la Francophonie ?
Sou David : Effectivement, nous allons nous occuper du pavillon de la délégation du Cambodge, comme nous l’avons déjà fait avant pour d’autres événements.. Nous n’avons pas encore les détails de l’organisation, mais l’ambassade du Cambodge se tourne d’habitude vers nous si elle a besoin d’intervenants, ou simplement de bras en plus. C’est à ce moment que nous réalisons que tout notre travail en France à un sens, que les autorités de notre pays se rendent compte peu à peu qu’il y a une communauté francophone et disponible.
LPJ : Par quel biais pouvons-nous vous contacter?
Tea Kaliane : Aujourd’hui, nous avons deux pages Instagram, une pour la filiale cambodgienne, l’autre française. De plus, vous pouvez également nous contacter sur Télégram ou Facebook. Notre site internet devrait bientôt arriver.