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L’ambassadeur officialise un projet d’école française à Chiang Mai

L'Ambassadeur de France en Thaïlande, Thierry Mathou, était à Chiang Mai vendredi pour annoncer l'ouverture prochaine d'une école française, un ambitieux projet attendu pour septembre 2024 !

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L'Ambassadeur de France en Thaïlande, Thierry Mathou, était à Chiang Mai vendredi pour annoncer l'ouverture prochaine d'une école française. Photo Pierre QUEFFELEC
Écrit par Pierre QUEFFELEC
Publié le 12 juillet 2023, mis à jour le 17 juillet 2024

Il avait évoqué l’idée d’ouvrir une école française à Chiang Mai, au début de l’année 2021, peu après son arrivée en poste en Thaïlande. Deux ans plus tard, l’ambassadeur de France, Thierry Mathou, revient avec un projet d’école internationale ficelé et sur les rails !

Thierry Mathou était à l’Alliance Française de Chiang Mai, le 7 juillet, accompagné de la Conseillère de Coopération et d’Action Culturelle (COCAC), Ève Lubin, pour présenter à une vingtaine de parents intéressés les plans de construction d’une école française internationale ayant pour ambition d’accueillir, près du centre-ville, les premiers élèves de crèche et maternelle dès l’année prochaine, puis ceux de primaire à partir de 2026.

Mis en œuvre par les services de l’ambassade, chose plutôt inhabituelle, cet ambitieux projet a pour vocation de répondre aux besoins des familles expatriées, mais aussi de devenir un "outil de diffusion de l'influence française", le fameux "soft power", dans la ligne des vœux du Président Emmanuel Macron qui avait fixé en 2018 l’objectif de doubler les effectifs de l'enseignement français à l'étranger à l’horizon de 2030.

"Les publics cible sont non seulement les petits Français, les petits francophones, mais beaucoup plus largement toute famille qui souhaiterait inscrire son enfant dans un cursus français et où l'enseignement des langues, l’anglais, le thaïlandais, le français, est largement présent", nous a expliqué vendredi l’ambassadeur Thierry Mathou, qui n'avait pas attendu pour inscrire le projet dans le plan d’action de l’ambassade dès son arrivée en Thaïlande fin 2020.

Public, terrain, investisseur

"Pour créer une école française, il fallait que soient réunis au moins 3 éléments : Le public, le terrain, l’investisseur", souligne l’ambassadeur.

 

L'ambassadeur de France en Thailande Thierry Mathou visite le terrain de la future ecole francaise de Chiang Mai
L’ambassadeur de France, Thierry Mathou, s'est rendu le 7 juillet sur le terrain de la future école de Chiang Mai, accompagné notamment d'Ève Lubin (COCAC) et du consul honoraire Thomas Baude. Photo Pierre QUEFFFELEC

 

Le public ? "Nous avons plus de 1.000 inscrits [au registre consulaire, ndlr] sur Chiang Mai, c’est un chiffre en constante progression, (…) et selon une estimation que nous avons faite basée sur le registre des Français, nous avons déjà une petite cinquantaine d’enfants âgés de 5 ans et moins inscrits", indique Thierry Mathou.

Pour ce qui est du terrain, il se trouve que l’ambassade dispose d’un espace inutilisé d’une superficie de 3 rais (environ 0,5 hectares) offert il y a de nombreuses années à la France par la couronne thaïlandaise. "C'est du pain béni !", déclare le diplomate français.

 

 

L’ambassade a déjà bouclé les démarches administratives côté français dont l’accord pour la construction d’une école sur ce terrain appartenant à l’État et pour la mise en location de ce dernier à un tiers. Côté thaïlandais, il reste à déposer le permis de construire - l'ambassade a déjà obtenu un accord de principe pour construire -, puis ensuite sera engagée la demande d'agrément pour que l'école soit autorisée par les autorités locales.

Situé le long de la rivière Ping, dans le quartier de Tambon Fa Ham, au nord-est du quartier historique de Chiang Mai, le site de la future école se trouve à quelques minutes en voiture depuis le centre-ville, et à plus ou moins une demi-heure pour les familles vivant dans un rayon de 15-20 kilomètres.

Enfin, l’ambassade, après avoir consulté un échantillon d’entreprises françaises et thaïlandaises, a trouvé un investisseur de choix en la personne de Samat Yongsiri, un Thaïlandais qui a développé avec succès l’école internationale Windfield de Koh Samui, bien connue de la communauté francophone de l’île pour abriter une section française conventionnée AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger).

"Traiter avec un acteur local, je trouve cela extrêmement positif. Il s’agit de quelqu'un de très volontaire, c'est un bon partenariat", s’est félicité l’ambassadeur.

"Il est intéressé par l’éducation et engage ici ses fonds personnels dans la construction et les frais de fonctionnement de l’école", a expliqué Ève Lubin aux parents, vendredi. 

 

La COCAC de l'ambassade de France en Thailande, Eve Lubin, presente un projet d'ecole a Chiang Mai
La Conseillère de Coopération et d’Action Culturelle (COCAC), Ève Lubin, présentait le projet d'école à une vingtaine de parents, le 7 juillet à l'Alliance français​​​​​e ​de Chiang Mai. Photo Pierre QUEFFELEC

 

Pour l’encourager et l’aider à absorber les coûts de lancement, très importants les premières années, l’ambassade a de son côté négocié avec les services français qui gèrent les terrains et propriétés de l’État un "bail très en dessous des prix du marché avec des exonérations", a poursuivi la Conseillère. À ces conditions préférentielles s’ajoute la perspective des bourses scolaires françaises qui sont généralement reversées directement à l’établissement, garantissant un coussin de trésorerie non négligeable.

Une experte de l’enseignement français en Thaïlande pour une pédagogie moderne

Un autre atout de ce projet est la participation de Marie Nicou pour mettre en place le socle pédagogique et pourvoir celui-ci des ressources nécessaires en vue de l’ouverture de l’école et de l’homologation française et thaïlandaise. Cette Française résidente de longue date dans le royaume, dotée de la nationalité thaïlandaise, a largement fait ses preuves dans l’éducation française en Thaïlande.

Elle a notamment enseigné au Lycée Français International de Bangkok (LFIB) et a été plus récemment la première directrice de La Petite Ecole de Bangkok, pour laquelle elle a réussi la prouesse d’obtenir l’homologation AEFE du ministère français de l’Education tout en proposant un modèle pédagogique innovant inspiré de l’approche Reggio réputée "alternative". Tout un programme.

"C'est très sérieux et intéressant ce qu'elle a fait", souligne Ève Lubin. "C'est pour cela que nous sommes allés la voir quand nous avons appris qu'elle quittait La Petite École il y a quelques mois", précise-t-elle.

"L’avantage de Marie Nicou est aussi qu’elle a fait partie du réseau AEFE et qu’elle connaît à la fois le côté thaïlandais et le côté français", poursuit la Conseillère de Coopération et d’Action Culturelle. "Elle a travaillé au LFIB, et c'est elle qui a fait la démarche d'homologation pour l’AEFE après avoir monté le projet La Petite École. Elle connaît le réseau AEFE et elle y est appréciée, elle pourra donc beaucoup s'appuyer sur ce réseau", ajoute-t-elle. 

L'AEFE dans le coup

Délivrée par le ministère français de l’Education, l’homologation AEFE présente un certain nombre d’avantages non négligeables comme le soutien à la formation des enseignants, l’accompagnement aux questions de sécurité, ou encore l’accès à des bourses françaises pour les parents éligibles.

"C'est pourquoi nous tenions à impliquer l'AEFE dès le début du projet", a expliqué vendredi Ève Lubin.

"Ouvrir la crèche et ne serait-ce qu’un embryon de maternelle en septembre 2024 serait suffisant pour qu'en octobre 2024, nous déposions la demande d'homologation auprès de l'AEFE [pour la rentrée suivante, ndlr]", a-t-elle indiqué lors de sa présentation du projet.

Alors que les premiers ordres de prix évoqués "à titre indicatifs" tournent autour des 200.000 bahts par année scolaire, un peu plus de 5.000 euros, la possibilité d’obtenir des bourses sera effectivement la bienvenue pour un certain nombre de parents à Chiang Mai.

"Un projet ambitieux mais progressif"

Même si le premier coup de pioche attend encore le feu vert des autorités thaïlandaises, l’ambassadeur Thierry Mathou estime encore possible d’ouvrir les premières classes en septembre 2024. "Compte tenu des temps de construction ici, cela reste tout à fait réaliste", nous a-t-il dit, soulignant toutefois "qu’il ne faudra pas traîner".

Ce qui peut inviter à un certain optimisme sur la tenue d’un délai aussi court est qu'il a été donné à ce projet une certaine marge de souplesse qui doit lui permettre d’évoluer en fonction de la réalité du terrain.

"On part sur un projet ambitieux, mais qui est progressif, avec une construction en deux phases", a prévenu Ève Lubin lors de sa présentation. "Nous ne sommes pas sur un projet de lycée de la maternelle au bac avec 1.500 élèves, ce qui ne serait pas réaliste", a-t-elle dit, soulignant que le budget tablait sur au moins une douzaine d’élèves à la rentrée 2024, idéalement une trentaine.

plan de l'ecole francaise de Chiang Mai
La première phase du projet prévoit la construction des bureaux administratifs et d’un bâtiment sur deux niveaux qui abritera la crèche et l’école maternelle, selon ce plan provisoire. 

La première phase, dont l’échéance se situe autour de la mi-2024, prévoit la construction d’un premier bâtiment sur deux niveaux devant abriter la crèche et l’école maternelle et celle des bureaux administratifs. La deuxième phase, à échéance 2026, concernera le bâtiment des classes de primaire, ainsi qu’une salle d’art et de langue, une bibliothèque, des cuisines et plusieurs espaces d’activités extérieures dont une piscine !

"Devenez les ambassadeurs du projet d’école"

Plusieurs participants à la réunion de vendredi ont montré un certain intérêt pour ce projet d’école.

Jonathan Féral, jeune cadre de la filiale de l’entreprise française Safran, implantée à Lamphun, voit ce projet d’un bon œil. "Maintenir un bon niveau de français pour nos enfants est un défi à Chiang Mai", nous a confié ce père de deux enfants dont un petit garçon d’un an. Résidant à Chiang Mai depuis une dizaine d’années, il partage la remarque de l’ambassadeur sur l’évolution de la communauté. "Quand je suis arrivé, la majorité des Français était composée de retraités, mais ces dernières années nous avons pu constater l’arrivée de gens plus jeunes", dit-il.

Toutefois, il souligne la difficulté pour lui et son épouse d’avoir leurs enfants dans deux établissements différents compte tenu du fait que leur ainée est déjà en primaire. "C’est une question à laquelle nous allons réfléchir", dit-il.

En attendant, l’ambassadeur a invité les parents intéressés à se manifester sans attendre puis à "s’approprier ce projet d’école", voire en "devenir les ambassadeurs", et alimenter la réflexion par des questions et des suggestions qui peuvent être adressées à Marie Nicou via l’adresse électronique marie.nicou@windfield.ac.th.

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