Cliona Ward, une Irlandaise vivant depuis des décennies aux États-Unis se retrouve détenue après un voyage en Irlande, en raison d’anciennes condamnations pourtant effacées.


Après plus de trente ans passés aux États-Unis, Cliona Ward, une Irlandaise de 54 ans résidant à Santa Cruz en Californie, se retrouve aujourd'hui emprisonnée dans un centre de rétention pour immigrés à Tacoma, dans l'État de Washington.
Tout a commencé lors d’un récent voyage en Irlande, entrepris avec sa belle-mère pour rendre visite à son père atteint de démence. À son retour, malgré la validité de sa Green Card, Cliona a été interrogée par les agents de l’immigration à l'aéroport international de San Francisco. Ceux-ci ont soulevé des questions liées à de vieilles condamnations pour possession de drogue, théoriquement effacées au niveau de la justice de l'État, mais toujours visibles au niveau fédéral.
Une arrestation inattendue à l'aéroport de San Francisco
Dans un premier temps relâchée, elle s’est présentée quelques jours plus tard à l'aéroport pour fournir les documents officiels prouvant l’effacement de ces condamnations. Mais, contre toute attente, elle a été arrêtée de nouveau, transférée dans un centre près de Seattle, et reste en détention dans l’attente d’une audience prévue pour le 7 mai.
Sa sœur, Orla Holladay, également installée aux États-Unis, a lancé une cagnotte en ligne pour financer sa défense juridique. Selon elle, Cliona est profondément affectée par sa détention, mais peut compter sur la solidarité des autres détenues malgré les barrières linguistiques, dans un environnement difficile marqué par les gestes de soutien mutuel.

Le centre où elle est détenue est l'un des plus vastes du pays, capable d'accueillir jusqu’à 1 575 personnes, et géré par le groupe privé GEO Group pour le compte d’ICE (Immigration and Customs Enforcement).
Parmi ceux qui la soutiennent figure Kenneth Cook McKnight, un ancien camarade de lycée, qui rappelle que Cliona n’a jamais rencontré de problème lors de ses précédents voyages en Irlande. Il pointe du doigt l'évolution récente du climat politique américain pour expliquer ce traitement plus sévère.
Une mobilisation politique pour dénoncer une injustice
L'affaire a également attiré l’attention du représentant démocrate de Californie, Jimmy Panetta. Ce dernier a dénoncé une décision "incompréhensible", soulignant qu’une personne vivant légalement depuis des décennies aux États-Unis ne devrait pas risquer l’expulsion pour des faits anciens officiellement effacés.
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