Alors que le Vietnam se positionne comme un acteur clé de l'agriculture en Asie du Sud-Est, les pratiques agricoles locales, notamment dans le delta du Mékong, se distinguent certes par leur approche artisanale mais font face à des défis liés au changement climatique.
Dans le delta du Mékong, les pratiques agricoles sont profondément enracinées dans la tradition. Les coopératives de riz, par exemple, cultivent des hectares de riz biologique, dont une partie est certifiée à l'international. Les membres de ces coopératives valorisent leur autonomie, en possédant leurs propres installations de transformation pour garantir que leur production ne soit pas contaminée par le riz conventionnel.
Cette région illustre un contraste frappant avec l'agriculture en Europe, où la mécanisation est prédominante. Au Vietnam, le travail manuel demeure essentiel.
Bien que cette approche traditionnelle soit source de fierté pour les agriculteurs, elle soulève des questions sur la durabilité à long terme, surtout face à un vieillissement de la population active.
Des défis environnementaux et humains
Le secteur agricole vietnamien fait face à de nombreux défis, notamment le changement climatique, qui constitue une menace majeure. L'augmentation des températures et l'acidification des sols affectent la production de riz, tandis que la gestion de l'eau devient de plus en plus complexe avec la salinisation croissante des ressources en eau, nuisant aux cultures. Les agriculteurs doivent souvent irriguer leurs champs, ce qui entraîne des coûts supplémentaires.
La migration des jeunes vers les villes complique également la situation, créant un manque de main-d'œuvre qualifiée dans les zones rurales. Ce phénomène affecte la commercialisation et la distribution des produits agricoles, car les agriculteurs peinent à trouver des personnes formées pour les aider.
Toutefois, de nombreux agriculteurs locaux se montrent ouverts à l'apprentissage et à l'adoption de nouvelles méthodes, soulignant un potentiel de développement à exploiter.
Vers un avenir durable ?
Le gouvernement vietnamien et les organisations internationales jouent un rôle crucial dans la transition vers des pratiques agricoles plus durables. Un soutien durant la phase de transition de l'agriculture conventionnelle à l'agriculture biologique est essentiel, car il peut prendre jusqu'à trois ans.
Les agriculteurs, souvent dépendants de l'agriculture pour leur subsistance, ont besoin d'un accompagnement financier et technique pour adopter des pratiques durables. Cela nécessite des investissements dans l'infrastructure, la formation des agriculteurs et le développement de systèmes de commercialisation équitables.