Première édition de SHEroes, conférence qui met les femmes scientifiques à l'honneur. Découvrez avec nous cet événement organisé par des lycéens du Lycée Français International de Hong Kong.
C'est ce samedi 25 mai, 9h30 à l'auditorium du Lycée Français International (Tseung Kwan O) que près de 90 curieuses et curieux sont venus participer à la conférence en anglais organisée par une poignée de lycéens hyper motivés.
Le thème: SHEroes OF SCIENCE, surmonter les clichés, de l’école au monde du travail.
Une conférence qui met la femme à l’honneur avec les témoignages de professionnelles travaillant dans des secteurs dits scientifiques, ainsi qu’Alexandre Markosza, directeur RH et conseiller d’orientation au lycée français.
Un homme et pas des moindres à l’origine du déclic de SHEroes
Tout a commencé par la venue de Cédric Villani, grand mathématicien, lauréat de la médaille Field en 2010, en novembre dernier à Hong Kong. “Il n’est pas acceptable que seuls les hommes soient en charge d’enfanter le monde de demain”, dit-il en parlant de l’intelligence artificielle.
Un déclic pour ce groupe de 5 lycéens du LFI qui sous l’aile de leur professeure de physique, Anaëlle Barthelon, vont participer à de multiples événements sous l’initiative Femmes et Science (Women in Science HK) pour promouvoir la place de la femme dans les sciences: débats en classe, rencontres avec des professionnelles en entreprise ou sur sites, visite d’expertes au lycée, chasse au trésor… Au fur et à mesure le groupe gagne en confiance et Anaëlle Barthelon leur propose d’organiser eux-mêmes une conférence ouverte à tous.
Un panel de professionnel(le)s sans tabous et source d’inspiration
Pendant plus d’une heure et demie, les intervenantes ont témoigné sans détour des difficultés et discriminations qu’elles affrontaient, de la difficulté de concilier carrière et maternité, du harcèlement, de leurs nombreux doutes ou encore leur propre autocensure. Alexandre Markosza a aussi partagé sa propre expérience “Je le vois dans mon bureau, les parents traitent complètement différemment l’orientation académique de leur enfant en fonction de leur genre.” Auquel il ajoute: “Les filles osent moins postuler pour les meilleures universités ou des carrières scientifiques que les garçons, car elles pensent ne pas être aussi compétentes, et pourtant c’est faux.”
“Ce qui m’a frappé dans cette conférence, c’est l’honnêteté des participants, il y avait une belle énergie, très dynamique, mais surtout lorsque l’une des participantes a parlé du harcèlement qu’elle avait subi, cela m’a beaucoup touchée car ce n’était pas évident de se livrer sur scène comme cela”, raconte Céleste, l’un des cinq piliers du projet.
Inès, qui a également suivi le projet depuis le début parle même de révélation: “J’étais vraiment surprise de voir qu’elles avaient toujours eu des doutes et des hésitations ou encore des revirements dans leur orientation, alors que le cliché de la personne qui a réussi, c’est quelqu’un qui a toujours su ce qu’il voulait faire. Cela me rassure quant à mon choix pour la suite.”
Mais loin de dresser un tableau très négatif de la situation, le panel a rappelé qu’en effet, la femme est loin d’être l’égale de l’homme dans les sciences. Cependant, les choses sont en train d’évoluer, le débat est maintenant sur la table et les femmes ont définitivement un rôle à jouer pour atteindre l’égalité.
“Il faut croire en soi, trouver quelqu’un qui croit en vous, une ou un mentor. Il faut travailler dur et il faut oser”, conseille aux jeunes filles de l’audience, Caroline Dingle, chercheuse et professeure à HKU, et créatrice du mouvement Women in Science and Engineer HK.
“Je me suis rendue compte qu’on était tous un peu biaisé par notre genre, et qu’on a tous une part de responsabilité. Il faut vraiment que l’on soit conscients de chacune de nos actions.” affirme Céleste.
Le secret de la réussite de SHEroes: La confiance et le travail de groupe.
“On ne savait pas trop ce qu’on faisait, mais on était tous les cinq hyper motivés. Dès que quelqu’un avait des doutes, on se remotivait les uns et les autres et on se poussait vers le haut, c'était vraiment une superbe expérience”, raconte Inès “Mais cela n’aurait pas été possible sans Madame Barthelon. C’est elle qui nous a donné cette opportunité, c’est elle qui nous a fait confiance.”
La conférence menée par Céleste, Inès, Jeanne, Hugo et Lison, a connu un grand succès auprès de l’audience et attire déjà l’attention d’autres élèves qui sont prêts à prendre la relève pour l’année prochaine.
“On pense déjà à renouveler l’expérience l’année prochaine , mais on aimerait aussi toucher un plus large public que le lycée et la communauté française car la problématique que nous traitons est bien plus large.” explique Anaëlle Barthelon.
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