La statue insolite d'un prince ottoman réalisant un selfie avec un téléphone dernier cri, une main posée sur l'épée suspendue à sa taille, fait parler d'elle en Turquie, rapporte l'agence de presse Doğan. Érigée par la municipalité d'Amasya, dans la région de la mer Noire, la statue a intrigué de nombreux touristes et locaux qui ont, à leur tour, fait leurs propres selfies avec l'étrange personnage.
Mais sur les rives du fleuve Yeşilırmak, la statue en acier n'a pas fait l'unanimité puisqu'elle a été vandalisée à deux reprises. Le 10 mai dernier, le téléphone sculpté dans la main droite du prince ottoman a été brisé et quelques heures plus tard, son épée disparaissait. Dans un communiqué, la mairie a fait savoir hier qu'elle avait déposé plainte au bureau du procureur de la ville pour actes de vandalisme, précise le quotidien Radikal.
Le monument de la discorde a aussi suscité de vives réactions au sein des partis politiques. Le député du Parti républicain du peuple (CHP, opposition) Ramis Topal l'a dénoncée sur son compte Twitter. “Il s'agit du dernier investissement de notre gouvernement à Amasya : un Şehzade en train de prendre un selfie. Ce n'est pas une blague” a-t-il ironisé. À l'époque de l'Empire ottoman, la ville d'Amasya faisait partie de ces quelques provinces où les sultans envoyaient leurs fils – les Şehzade – afin que ces derniers apprennent à gouverner.
L'adjoint au maire d'Amasya, Osman Akbaş, a également réagi, déclarant que la statue ne représentait pas l'un de ces fameux héritiers ottomans. “Nous l'avons créée [la statue, ndlr] dans un but purement visuel. Nous pensions que cela attirerait l'attention” a-t-il défendu.
Isma Maaz (www.lepetitjournal.com/Istanbul) mardi 12 mai 2015