Jusqu’au 16 mars, l’espace d'art Dia.lo.gue à Jakarta accueille une exposition poignante intitulée “Women’s Voices in Public Spaces”. À travers 26 œuvres d'art, cette exposition met en lumière les réalités souvent ignorées des femmes au Myanmar et au-delà, tout en explorant la manière dont l'art devient un vecteur puissant de résistance, de mémoire et d’espoir.


L’exposition rassemble des œuvres créées par des artistes qui vivent au Myanmar ou qui, contraints à l'exil, expriment à travers leur art leurs peines, leurs aspirations et leurs luttes. Chaque pièce témoigne des réalités cruelles vécues par les populations, notamment les femmes, dans un pays dévasté par des décennies de dictature militaire, de violence, et de répression politique.
Des voix oubliées
Le Myanmar, sous le joug de la junte militaire et de la censure, a vu de nombreuses voix réduites au silence, notamment celles des femmes, souvent invisibilisées dans la sphère publique. Cette exposition, à travers ses divers médiums – peinture, photographie, danse, installation et cinéma – brise ce silence. Les artistes nous invitent à écouter et à voir ce que les régimes de pouvoir cherchent à cacher.
Les œuvres présentées offrent un regard brutal sur la réalité de la censure et du déplacement forcé. Parmi les pièces, certaines ont été réalisées par des artistes exilés, qui expriment leurs espoirs, mais aussi leurs peurs face à un pays qu'ils ne pourront peut-être jamais retrouver. D’autres œuvres ont été créées par des artistes vivant encore au Myanmar, qui, malgré la répression, continuent de créer, témoignant ainsi de leur indomptable volonté de faire entendre leurs voix.

L'Art comme témoignage
À travers leurs créations, les artistes abordent des sujets complexes tels que l'impact du colonialisme, de la dictature militaire, de la violence systématique, et des identités en mutation. Ce qui ressort de manière frappante dans l’exposition est la présence de cicatrices profondes laissées par des décennies de guerre et de répression. Les œuvres visent à explorer ces réalités de manière sincère et émotionnelle, sans détour, tout en invitant le spectateur à se confronter aux blessures invisibles de la société birmane.

Ce qui rend l’exposition particulièrement émouvante, c’est sa capacité à allier douleur et beauté. Chaque œuvre, que ce soit une photographie capturant une image fugitive d’une manifestation ou une installation immersive évoquant la brutalité du pouvoir, évoque non seulement la souffrance des individus, mais aussi la résilience et la résistance.
Au-delà de la situation birmane, “Women’s Voices in Public Spaces” s'inscrit dans un mouvement global pour la reconnaissance des voix féminines dans l’espace public. L’exposition nous rappelle qu’à travers le monde, les femmes font face à des défis similaires en matière d’injustices sociales et politiques.
Les ateliers thématiques
En parallèle de l'exposition et toujours dans le cadre de la célébration des droits des femmes, plusieurs événements en anglais seront organisés cette semaine par le Parlement Européen :
- Mercredi 12 mars de 16h30 à 19h00 : "Empowering Women Entrepreneurs in The Digital Economy".
- Jeudi 13 mars de 13h30 à 15h30 : "Women, Peace and Security Processes in the ASEAN Region".
- Vendredi 14 mars de 16h30 à 19h00 : "Breaking Barriers: Amplifying the Voices of Women in Public Affairs: The Voice of the Youth".
Inscription ici.
Jl Kemang Selatan 99A - Jakarta
Du lundi au vendredi : 11h00 - 20h00
Samedi et dimanche : 08h00 à 20h00
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