L’Indonésie n’en finit pas de compter ses îles. Le 18 août dernier à New York le groupe d’experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG) a officialisé l’existence de 16.056 îles dans le plus grand archipel du monde contre 13.466 en 2012. Comment explique-t-on ce gain de 2590 territoires en 5 ans ?
Comment décider de l'existence légale d'une île
Ce n’est pas si simple pour une île d’avoir une existence légale. Elle doit tout d’abord répondre aux critères fixés par les Nations unies qui stipulent qu’une île ne doit pas être immergée à marée haute et ne doit pas être reliée à une autre île ou terre voisine à marée basse. Lorsque ses qualités sont avérées il faut ensuite qu’elle soit nommée. C’est ainsi que jusqu’en 1987 le Centre hydrographique et océanique de la Marine nationale annonçait le nombre de 17.508 îles dont 11.801 n’avaient pas de nom. En fait certaines avaient plusieurs noms quand d’autres n’étaient que de simples bancs de sable. Et les Nations unies ne reconnaissent ni les anonymes ni les plages immergées dès la marée montante. C’est ainsi qu’en 2002 l’Indonésie a perdu deux petites îles de la mer des Célèbes non officiellement enregistrées au profit de sa voisine la Malaisie. L’affaire ayant été tranchée devant la Cour internationale de justice de La Haye.
Un recensement rigoureux
La leçon a porté ses fruits car depuis 2005 un recensement rigoureux ne se contentant plus des seules images satellites est effectué par le Bureau d’informations géospatiales (BIG) en coopération avec le ministère de la Mer et de la Pêche, le centre hydrographique et océanique de la Marine nationale et des gouvernements régionaux. Des expéditions dans des conditions souvent périlleuses permettent de recenser et de valider l’existence des îles les plus minuscules et les plus isolées de Sumatra jusqu’en Papouasie. D’après une déclaration de Moh Fifik Syafiudin du BIG au quotidien Kompas il resterait encore 850 îles à explorer pour finaliser la liste complète des toponymes au plus tard en 2018.