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Rencontre avec Marie-Noëlle Duris, Consule de France en Indonésie

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Marie-Nöelle Duris Consule de France en Indonésie
Écrit par Valérie Pivon
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 septembre 2018

Septembre est pour une grande majorité d’entre nous synonyme de rentrée. Ce phénomène est encore plus marqué en expatriation, les grands mouvements se font l’été. De nouvelles familles arrivent et s’installent à Jakarta mais aussi en Indonésie. Lepetitjournal.com de Jakarta a rencontré Marie-Noëlle Duris Consule de France en Indonésie afin de mieux comprendre et connaître les missions du consulat.

 

Mme Duris, pouvez-vous nous expliquer le rôle d’un consul et la mission du consulat?

Notre rôle est de gérer et de veiller à la protection de la communauté française résidente en Indonésie mais aussi de passage. Nous avons le même rôle qu’une mairie et pour partie, qu’une préfecture. Nous délivrons les documents comme la carte identité, passeport, documents d’urgence, certificat de résidence, traduction de documents, certificat de vie, légalisations de signature… Nous organisons également les élections pour nos compatriotes résidents, inscrits sur la liste électorale consulaire de l’ambassade.

Le Consulat a aussi un rôle social à travers la gestion des demandes de bourses scolaires, les demandes de bourses CROUS (pour les études supérieures), le versement d’aides sociales dans le cadre du CCPAS (Conseil consulaire pour la protection et l’action sociale). Des aides peuvent ainsi être accordées aux adultes et mineurs en difficulté, parfois sur le long terme (allocations pour les personnes handicapées, allocations de solidarité pour les séniors, …), parfois de manière ponctuelle (perte d’emploi, divorce, accident…)

La convention de Vienne de 1963 prévoit une protection consulaire aux détenus. Cela consiste essentiellement à s’assurer à ce qu’ils aient droit à un avocat, un procès équitable, un accès aux soins et des conditions de détention convenables, ceci bien sûr en fonction des standards du pays. Nous visitons les prisonniers français plusieurs fois par an. Les consuls honoraires de Bali et Surabaya mais aussi, les antennes consulaires de Bandung, Medan et Yogyakarta sont nos relais sur le terrain pour assister nos compatriotes dans leurs démarches administratives ou pour des situations plus délicates.

 

Quelles sont les particularités d’un pays comme l’Indonésie?

4500 français sont enregistrés au consulat. Environ 1850 à Jakarta, 1900 à Bali et les 800 autres, installés partout sur l’archipel mais tout de même principalement dans les grandes villes de province comme Yogyakarta et Bandung. On estime à 30% le nombre de français qui ne sont pas enregistrés. L’Indonésie étant un pays très touristique nous avons également plus de 180.000 Français qui le visitent chaque année. L’archipel est très étendu, 5000 km de long, de nombreuses îles, 3 fuseaux horaires et entre 5 et 6 heures de décalage avec la France, tout cela rend l’assistance à nos compatriotes un peu plus complexe.

En Indonésie les gens ont très peu le sentiment d’insécurité, car il y a peu de violence. Les Français ne voient pas forcément le besoin de s’inscrire soit comme résident auprès de l’ambassade soit comme voyageur sur le fil d’Ariane, site mis en place par ministère des affaires étrangères pour localiser nos compatriotes lors de leur séjour à l’étranger en cas de survenance de crise. Les tristes événements du mois d’août à Lombok sont venus nous rappeler la nécessité de le faire.

 

Quelles sont vos relations avec les autorités indonésiennes?

Nous avons de très bonnes relations avec les autorités locales. Nous sommes toujours reçus avec beaucoup de courtoisie et nos interlocuteurs font de leur mieux pour nous assister, dans la limite de leur propre réglementation qui est parfois très éloignée de la nôtre.

 

Votre travail est très lié à l’humain, comment faites-vous pour gérer les multiples situations que vous rencontrez ?

J’ai effectivement un métier passionnant, le contact et l’humain sont au cœur de ma mission c’est ce qui donne un supplément d’âme à mon travail. Mais au-delà de ma personne, je représente l’administration de notre pays et dois veiller à ne pas sortir de mon rôle malgré les situations difficiles que nous pouvons rencontrer.

Je suis accompagnée dans ma mission par l’équipe consulaire et par des consuls honoraires mais aussi soutenue par les Français résidents qui, je tiens à le souligner, sont très solidaires à l’étranger.

 

Vous êtes en poste depuis deux ans en Indonésie, lorsque nous vous avions rencontrée à votre arrivée vous aviez comme projets de développer le lien communautaire. Qu’en est-il deux ans après ?

C’est en effet quelque chose qui me tient à cœur, nous organisons des tournées consulaires régulièrement à Bali, Surabaya, Bandung. Je suis allée récemment à Timor Est rencontrer la communauté française. J’aimerais faire plus, réunir plus souvent la communauté autour de thèmes qui concernent tous les expatriés comme la retraite, la transmission de patrimoine… mais l’activité consulaire est très soutenue, notamment pour ce qui concerne l’assistance aux français en difficulté et, par manque de temps, ces projets (qui nécessitent aussi de trouver des intervenants francophones très compétents) n’ont pas encore abouti. 

 

Quels sont les projets du consulat ?

De plus en plus de touristes indonésiens viennent visiter la France chaque année et l’activité du service des visas a très fortement augmenté depuis 2016. Pour faire face au manque de place qui en découle, des travaux d’aménagement sont prévus dans les mois à venir, ce qui devraient également permettre de créer un espace d’accueil plus confortable pour le service aux Français.

Mais l’enjeu principal reste la sécurité de nos compatriotes, résidents et de passage. Les événements récents à Lombok nous rappellent combien les phénomènes naturels peuvent être soudains et violents en Indonésie. La gestion de la crise de Lombok nous a confortés dans le fait qu’en matière de sécurité et de protection de notre communauté, le travail accompli par l’ambassade ces dernières années, en liaison étroite avec nos compatriotes « chefs d’îlot » sur le terrain, allait dans le bon sens. Mais le niveau d’exigence doit toujours être maximal et il y a toujours matière à améliorer une organisation. Nous travaillons donc sans relâche, en étroite collaboration avec le Centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay d’une part, et avec nos partenaires indonésiens d’autre part, pour renforcer notre dispositif de gestion de crise et de protection de la communauté française en Indonésie.

 

 Si vous aviez quelques mots à dire aux français qui viennent de s’installer en Indonésie ?

Je leur souhaiterais tout d’abord la bienvenue et leur dirais que l’Indonésie est, à bien des égards, un pays passionnant à découvrir et qu’ils ont fait le bon choix. Mais qu’il leur faudra également prendre en compte tous les aspects de la réalité de ce pays bien différent du nôtre (organisation administrative, droit de séjour, accès aux soins, …). Qu’en tant que citoyens français, ils n’hésitent surtout pas à se faire connaître des services consulaires où nous serons ravis de les accueillir. Enfin, je leur conseillerais vivement de s’inscrire au Registre des Français établis hors de France pour recevoir toutes les communications adressées par l’ambassade, sur des sujets administratifs (changements de réglementation, tournées consulaires, ouverture des campagnes de bourses scolaires, …) mais aussi sur les questions ayant trait à la sécurité (organisation des îlots, conseils et messages d’informations en cas de crise).

 

Pour plus d’informations consulter le site du consulat cliquer ici 

Rappel : Il est nécessaire de prendre RDV pour effectuer toute formalité administrative.

 

Valerie Pivon
Publié le 9 septembre 2018, mis à jour le 9 septembre 2018

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