Du 16 au 27 mai, l’Indonésie sera très présente au 76ème Festival de Cannes avec deux films en compétition officielle ; l'un dans la semaine de la critique et l'autre dans la catégorie court-métrage.
Une délégation de plus de 30 cinéastes et professionnels du secteur menée par le Ministre indonésien de l'Education, de la Culture, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Technologie, Nadiem Makarim, et de son Directeur général en charge de la Culture, Hilmar Farid seront sur place pour promouvoir le cinéma indonésien.
Tiger Stripes, long métrage sélectionné à la Semaine de la Critique
Le 17 mai 2023, une réception, présidée par le Ministre de l'Éducation, de la Culture, de la Recherche et de la Technologie, est organisée à l’occasion de la première mondiale du long-métrage Tiger Stripes réalisé par Amanda Nell Eu et sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023.
Le film a été produit par la société indonésienne KawanKawan Media, dirigée par Yulia Evina Bhara en coproduction avec la France (Juliette Lepoutre et Pierre Menahem, Still Moving), la Malaisie (Fei Ling Foo, Ghost Grrrl Pictures), Taïwan (Patrick Mao Huang, Flash Forward Entertainment), Singapour (Fran Borgia, Akanga Film Asi), l’Allemagne (Jonas Weydemann, Weydemann Bros.) et les Pays-Bas (PRPL, Ellen Havenith).
Tiger Stripes est le premier long métrage malaisien présenté à Cannes depuis plusieurs années et la réalisatrice Amanda Nell Eu est la première femme cinéaste du pays sélectionnée au festival. Le film, présenté à la Semaine de la critique de Cannes, raconte l'histoire d'une fillette de 11 ans qui commence à subir d'horribles changements dans son corps.
Voici le synopsis :
Zaffan, 12 ans, vit dans une petite communauté rurale en Malaisie. En pleine puberté, elle réalise que son corps se transforme à une vitesse inquiétante. Ses amies se détournent d’elle lorsqu'une crise d'hystérie collective frappe l’école. La peur se répand et un médecin intervient pour chasser le démon qui hante les filles. Comme un tigre harcelé et délogé de son habitat, Zaffan décide de révéler sa vraie nature, sa fureur, sa rage et sa beauté.
Tiger Stripes est un film féministe de « body horror » et, à travers cette métaphore, Amanda Nell Eu illustre les questions d'identité féminine et l'arrivée de la puberté.
« Cela vient de mon sens de l'humour noir. Les gens qualifient toujours les jeunes filles de petits monstres. Ils disent que les adolescentes sont émotives, folles ou hystériques. Je me suis donc demandée pourquoi je ne raconterais pas l'histoire d'une jeune fille qui se transforme réellement en monstre, et je vais vous montrer ce qu'est un monstre. C'est une métaphore et un film de genre », a-t-elle déclaré à Variety.
La vente des droits est assurée par Films Boutique.
Le court métrage Basri & Salma in a Never-Ending Comedy sélectionné pour la Palme d'Or (catégorie court-métrage)
John Badalu, producteur indonésien indépendant reconnu, se rendra également à Cannes pour présenter Basri & Salma in a Never-Ending Comedy, court-métrage indonésien réalisé par Khozy Rizal. C’est le premier court métrage indonésien présenté en compétition au Festival de Cannes dans la section court-métrage de la sélection officielle, en compétition pour la Palme d’Or.
Outre le producteur et le réalisateur, les deux principaux acteurs du film seront également présents à Cannes. Khozy Rizal a été lauréat du Grand Prix international du Mobile Film Festival 2018 en France pour son film Anissa.
Voici le synopsis :
Un couple possède un Odong-Odong (sorte de petit train destiné à amuser les enfants) au carnaval. Ils passent leurs journées à divertir et à s'occuper des enfants des autres sans en avoir eux-mêmes. Entre l'ingérence de la famille et le doute, ils découvrent pourquoi ils n'ont pas eu d'enfant.
Le cinéma indonésien s'impose sur la scène internationale
Les films indonésiens bénéficient d’une reconnaissance de plus en plus marquée dans les grands festivals internationaux en Amérique du Nord et en Europe, comme en témoignent les récents prix obtenus. En 2021, le long-métrage Vengeance is Mine, All Others Pay Cash du réalisateur indonésien Edwin, a reçu le Léopard d’or au Festival de Locarno en Suisse. En 2022, le film Before Now and Then (Une femme indonésienne dans son titre en français) de la réalisatrice Kamila Andini a été sélectionné au Festival International du film de Berlin et a remporté l'Ours d'argent.
Au Festival de Cannes, plusieurs films indonésiens ont déjà été présentés. Le premier était Tjoet Nja' Dhien d’Eros Djarot pour la Semaine de la critique en 1988. Le long-métrage Daun di Atas Bantal (Leaf on a Pillow en anglais) de Garin Nugroho en 1988 et le documentaire Serambi en 2005 de Garin Nugroho, Tonny Trimarsanto, Lianto Suseno et Viva Westi ont été sélectionnés en compétition dans la catégorie Un certain regard. Enfin, le film Marlina, la tueuse en quatre actes, réalisé par Mouly Sourya et produit par les sociétés indonésiennes Cinesurya et Kaninga Pictures, en coproduction avec la France (Isabelle Glachant, Asian Shadows), Singapour (HOOQ) et la Malaisie (Astro Shaw), a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2017.