Le Petit Journal : Votre librairie a été inaugurée en mars dernier, un espace original et reposant qui rappelle le beau vieux temps. Un choix sélectionné de livres, CD et DVD? Des tableaux et portraits? Un coin pour les enfants? Un autre pour les petits cadeaux? Un troisième pour lire et travailler? Des rencontres avec les célébrités du monde des lettres? Des soirées ramadaniennes? Aussi des fêtes de promotion? Et ce n'est pas tout?
Nawal Moustafa : Si vous voulez, pour moi, Haneen s'apparente à une création d'?uvre d'art. Je voulais tout d'abord retrouver la nostalgie du temps passé, la chaleur et le plaisir que procurent les mots, les pages d'un livre tournées ou simplement une belle voix sur une musique douce. C'était bien ça mon rêve. J'ai eu la chance de connaître des pionniers du journalisme, des gens comme Hamamsy, Moustafa Amin, ils m'ont appris beaucoup de choses. Pendant ce temps là, les jeunes savaient s'accrocher à leurs rêves, il n'y avait pas ce matérialisme prédominant de nos jours. Les gens viennent ici parce qu'ils apprécient cette ambiance. Ils y trouvent tout ce qui parle à leurs sentiments et les éloigne du tohu-bohu extérieur.
LPJ : Comment l'idée a-t-elle jailli ?
NM : J'ai gardé depuis toujours cette passion pour les bibliothèques, cette fascination devant le texte écrit. Je me souviens encore de ce temps où, petite, je retournais à la maison, chargée de livres, après avoir fait le tour avec mon père, grand éditeur à l'époque. D'ailleurs, c'est grâce à lui et à mon professeur de langue arabe que je suis devenue écrivaine. Lors de mes voyages à l'étranger, j'ai été vraiment très impressionnée par l'évolution du système bibliothécaire. Je rêvais alors de créer un espace qui regroupe à la fois modernité et traditions, pour les amoureux d'arts et de culture en Egypte.
LPJ : Y a-t-il une suite au rêve ?
NM : Evidemment. Agrandir le lieu, ce sera mon second objectif. Mais pour ce faire, il faudrait trouver des sponsors. D'autres idées flottent encore dans ma tête, notamment celles de créer des ateliers d'écriture, ou de donner des cours de langue aux enfants, en plus des cours de musique que nous avons.
Une galerie de portraits peuple le bureau de la journaliste, des grands symboles qui ont enrichi la vie culturelle, artistique, littéraire, politique en Egypte tels Mahfouz, Abdel Wahab, Oum Kalsoum, May Ziad, Saad Zaghloul? Haneen (nostalgie), le mot en dit long. A visiter absolument.
Nihad ATTAR (www.lepetitjournal.com - Le Caire - Alexandrie) mardi 9 septembre 2009
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