Le réalisateur égyptien Youssef Chahine est à l’honneur ce mois-ci sur la plateforme Netflix, avec 4 de ses films.
Il est le réalisateur qui incarne le plus l’Egypte. Celui qui a posé sa caméra dans les plus beaux lieux d’Alexandrie. Celui qui a donné une voix aux égyptiens. Celui qui a forgé le cinéma de son temps. À partir du 18 juin, découvrez ou redécouvrez quatre de ses plus grands films sur Netflix : Ciel d’enfer, Alexandrie, pourquoi ?, Alexandrie encore et toujours et L’Emigré.
Youssef Chahine, un cinéaste entre Los Angeles et Alexandrie
Youssef Chahine est né à Alexandrie en 1926. À 21 ans, il quitte l’Egypte pour étudier le cinéma à Los Angeles. Attiré par la culture du music-hall, il reviendra en Egypte filmer son premier film : Papa Amin (1950). Un film musical, inspiré des comédies new-yorkaises.
Mais Chahine est avant tout un enfant d’Alexandrie. En 1978, il pose sa caméra dans sa ville natale pour Alexandrie, pourquoi ? Un film aux nuances autobiographiques qui lui permit de se dévoiler à son public, et pour lequel il reçut l’Ours d’argent au festival international du film de Berlin.
Il retrouvera Alexandrie dix ans plus tard pour clore sa trilogie avec Alexandrie, encore et toujours et Alexandrie… New York.
Youssef Chahine et les films autobiographiques
En 1985, Chahine se lance dans un péplum historique, avec Adieu Bonaparte. Ce film, qui célèbre la commémoration de la campagne d’Egypte, est avant tout un film aux accents autobiographiques. Le personnage central de cette œuvre n’est pas le général Bonaparte, comme on pourrait le penser, mais bien Caffarelli, joué par Michel Piccoli. Ce personnage, pris entre deux mondes, entre deux cultures, représente Chahine, attiré autant par l’Occident que par l’Orient.
Ses films sont avant tout l’occasion pour lui de se pencher sur son passé, de faire revivre sa jeunesse, comme le montre la trilogie sur Alexandrie.
Youssef Chahine, un penseur libre
A la fin des années 50, Chahine se tourne vers le néoréalisme, avec son film Gare centrale. Il y dépeint la vie du petit peuple et met en scène un vagabond boiteux, figure de l’anti-héros. Ce film, plus humaniste et social, deviendra l’un des chefs d’œuvre de Chahine.
En réalisateur libre, Chahine décide de parler des sujets qui lui sont chers dans ses films, quitte à affronter la censure, l’exil et les procès. Ainsi, il n’hésitera pas à analyser la société de son pays et à porter un regard critique dessus.
Pour sa passion, sa ferveur et ses coups de colère, Youssef Chahine représente, aujourd'hui encore, une figure libre du monde arabe. « Prenez mes yeux et regardez le monde avec. Vous allez le trouver encore plus beau », chante-t-il dans Alexandrie, encore et toujours.
Alors rendez-vous le 18 juin, pour découvrir le monde avec les yeux de Youssef Chahine.