“56 pays travaillent ensemble pour la prospérité, la démocratie et la paix”, c’est ainsi qu’est décrit décrit sur son site, le Commonwealth. Créée en 1931, cette organisation rassemble actuellement 2,5 milliards de personnes, soit plus d’un quart de la population mondiale. Un quart également menacé par le dérèglement climatique.
Le Commonwealth représente 2,5 milliards de personnes, 56 pays ou encore 45% des récifs coralliens du monde. Parmi les pays membres, trente-deux sont de petits États, dont 25 en développement, en plus de 14 classés parmi les pays les moins avancés. Et face au dérèglement climatique, ces petits États risquent tout particulièrement de voir leurs acquis être anéantis.
Lors de la dernière réunion du Commonwealth à Kigali, au Rwanda en juin 2022, le Commonwealth avait appelé les pays développés à tenir promesse : mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face.
Les leviers du Commonwealth contre le dérèglement climatique
Sur son site, le Commonwealth précise : “Nous faisons pression pour une plus grande action climatique depuis 1989, lorsque les dirigeants du Commonwealth se sont engagés à protéger l'environnement dans la Déclaration de Langkawi. Il s'agissait de l'une des premières déclarations collectives au monde à désigner les émissions de gaz à effet de serre comme l'un des principaux problèmes auxquels la planète est confrontée.”
Le Commonwealth Climate Finance Access Hub (CCFAH) - centre de financement du Commonwealth contre le dérèglement climatique - est un organisme créé pour aider les États membres. Lors de la dernière COP, en Égypte, le CCFAH affirmait apporter une aide importante à 17 pays membres. Cette aide à obtenir des financements, un appui envers les politiques, dans l’enseignement ou encore dans l’échange et la gestion des connaissances.
Concrètement, des experts agissent en tant que conseillers nationaux et régionaux, créant une sorte de réseau d’ambassadeurs experts en matière de dérèglement climatique. En plus du siège central basé à Maurice, des conseillers nationaux du Commonwealth en financement climatique sont déployés dans plusieurs pays (Eswatini, Namibie, Seychelles, Zambie, Antigua-et-Barbuda, Belize, Grenade, Sainte-Lucie, Jamaïque, Guyane, Barbade, les Fidjis, les îles Salomon, Tonga, Vanuatu, Maldives).
De manière générale, le Commonwealth peut apporter son expertise et son partage de connaissance. Il a d’ailleurs proposé plusieurs chartes à ses pays membres dont la Charte bleue - destinée à la préservation des océans - ou la charte des Terres vivantes. Il souhaite, avec ses pays membres, tendre vers les Objectifs de Développement Durable. Le Commonwealth n’applique aucune répression envers les entreprises, ou pays. Ses actions se basent sur la résilience, l’observation scientifique, l’aide à l’éducation ainsi que l’aide financière.
Charles III : un roi vert pour le Commonwealth ?
L’arrivée de Charles III au pouvoir a suscité un certain nombre de questions. Et pour cause. Depuis les années 1970, le fils d’Elizabeth II se montre engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Lors de la COP26 à Glasgow (Écosse), il avait même déclaré : “Je vous exhorte tous à faire avancer le travail dont nous avons discuté aujourd'hui avec des résultats implacables et la détermination de faire bouger les choses sur le terrain”. Pour autant, le Commonwealth ne semble pas à l’aube d’un gros changement. L’exemple le plus frappant est sans nul doute son absence à la COP27. Cet “ordre” provient du gouvernement britannique, tenant à la neutralité de la couronne.
Il est de facto compliqué pour le roi de lutter contre le dérèglement climatique tout en ayant l’interdiction de s'immiscer en politique. S’il s’est exprimé publiquement avant son règne, Charles III devra s’en tenir à conserver son influence, notamment lors de ses rencontres politiques.