Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé une hausse de l’impôt pour tenter de sauver le système de santé de son pays. Une augmentation au mépris de ses promesses de campagne qui le place sous le feu des critiques.
Le NHS déstabilisé par la pandémie
Le système de santé britannique, le National Health Service (NHS), connaît des difficultés depuis de nombreuses années et la pandémie du covid-19 est en train de lui laisser de sévères séquelles. C’est ce qu’a expliqué B. Johnson, mardi dernier, depuis la Chambre des communes. Le Premier Ministre, qui a d’abord félicité le NHS pour avoir “traité avec héroïsme un demi-million de malades du Covid-19, et administré plus de 91 millions de vaccins”, a ensuite évoqué sa situation de plus en plus difficile. En effet, le système de santé britannique, gratuit depuis toujours, est sous pression et voit ses files de patients en attente de soins progresser de jour en jour.
Une augmentation des impôts qui concernerait 25 millions de citoyens
Le but de cette hausse des impôts serait donc de rattraper le retard pris par le NHS. Pour ce faire, le gouvernement libéral mise sur une hausse des cotisations sociales permettant un effort partagé entre les salariés et les entreprises. Cette hausse, qui devrait toucher près de 25 millions de citoyens anglais et s’élever à 1,25% à partir d’avril 2022 pourrait, selon les projections, rapporter jusqu’à 36 milliards de livres sterling sur 3 ans. De cette façon, le gouvernement espère pouvoir remettre sur pieds son système de santé tout en investissant dans le secteur des services sociaux pour adultes. Mais pour Suren Thiru, responsable de l'économie à la Chambre de commerce britannique, ce pari pourrait s’avérer infructueux, les entreprises britanniques étant déjà mal en point à cause de la pandémie.
Une mesure très critiquée
Les critiques fusent à Westminster et Boris Johnson doit se justifier de tous les côtés. Le parti travailliste de l’opposition, qui s’est montré fermement hostile à la mesure, déplore le fait qu’elle s’attaquerait essentiellement aux salaires les plus bas, aux jeunes et aux entreprises. Le Premier ministre ne peut pas non plus compter sur son propre parti (conservateur) pour appuyer sa démarche, puisque l’annonce d’une hausse des impôts vient briser sa promesse de campagne de 2019 de ne pas s’attaquer aux taxes.
Cependant, le ministre britannique de la Justice Robert Buckland a rappelé sur Sky News que « la décision finale n’a pas encore été prise ». La presse anglaise attend donc une annonce en fin de semaine.