Alors que l'exploitation des gaz non conventionnels est actuellement bloquée dans le Victoria le temps de mener des études sur l'impact environnement d'une telle activité, le leader de l'opposition Matthew Guy voudrait que ce blocage soit étendu jusqu'en 2020 au moins, afin de mener des études plus approfondies.
Le leader de l'opposition Matthew Guy souhaiterait bloquer l'exploitation des gaz non conventionnels dans le Victoria jusqu'en 2020 au moins. « Il n'y a rien de plus important pour notre Etat que la santé de nos régions » a-t-il déclaré à la presse. Il s'appuie sur un récent rapport, publié le mois dernier, d'Auditor-General, qui révélait que le Victoria n'était pas prêt pour encadrer l'exploitation de ces gaz.
Il s'assure surtout du soutien des agriculteurs, qui sont inquiets pour la qualité de la terre et de la nappe phréatique, que cette industrie pourrait altérer. 67 communautés rurales du Victoria se sont d'elles-mêmes déclarées contre l'exploitation de ces gaz.
Les lois du Victoria ne sont pas prêtes
Le rapport d'Auditor-General leur donne en partie raison, car il pointe deux problèmes majeurs dans l'exploitation de ces gaz non conventionnels. D'une part, les contrôles environnementaux et les lois de l'Etat du Victoria ne sont pas prêts pour encadrer correctement cette industrie si elle venait à être autorisée. D'autre part, le rapport estime que les risques potentiels de cette exploitation ne sont pas encore totalement connus.
Du côté du gouvernement, on attend les résultats d'une enquête en cours, qui devraient arriver au mois de novembre. Des enquêtes parlementaires sont également en cours. Mais certains pointent le manque de transparence de ces études, ce dont se défend le parlement.
Les industriels tentent de faire pression
L'opposition veut donc, si elle remporte les élections de 2018, prolonger le blocage des gaz non conventionnels jusqu'en 2020 au moins come le voudrait M. Guy. Pour Greg Barber (Victorian Greens) en revanche, ce n'est pas la solution. Repousser à 2020 contribuerait à laisser les agriculteurs dans une situation floue et incertaine au lieu d'interdire dès maintenant l'exploitation de ces gaz.
Du côté des industriels, la situation est tendue. Ce blocage est mauvais pour leurs affaires et leurs intérêts. Ils brandissent le spectre d'une baisse des stocks de ressources énergétiques et donc d'une augmentation des prix. Ils s'interrogent également sur l'image que cela renvoie du Victoria : l'Etat apparaît-il toujours comme un endroit accueillant pour les investissements et les créations d'emplois ?
Mais alors que l'Australie est souvent pointée du doigt pour son retard en matière d'environnement, il n'est peut être pas mauvais de faire preuve de prudence face à une activité dont on ne connaît pas encore tous les risques.
Thibaut Déléaz (Lepetitjournal.com/Melbourne), Mercredi 30 septembre 2015.