La révision du PIB italien des dernières années par l’Institut national des statistiques, publiée ce lundi, revoit légèrement à la baisse le déficit de l’Italie et libère près de 100 milliards d’euros en plus. Un impact néanmoins minime alors que l’exécutif planche sur le budget 2025.
Les nouvelles méthodes de calcul de l’Institut national des statistiques (Istat), présentées lundi, offrent un cadre économique quelque peu plus clément à l’Italie.
Pour 2022 et 2021, la croissance a été ajustée à la hausse, à respectivement 4,7% (contre 4,0 % précédemment) et 8,9% (contre 8,3%), a indiqué l’Istat. Cependant, en raison de révisions des données des années précédentes, le taux de croissance de 2023 a aussi été revu à la baisse, à 0,7%, contre 0,9% estimés auparavant.
L'Istat souligne que le niveau est revenu pour la première fois au-dessus des sommets atteints avant la crise financière de 2008. Il aura donc fallu plus de 15 ans à l’Italie pour se reprendre.
La mise à jour de la croissance a en outre fait croître le PIB de 21 milliards d’euros en 2021, 34 milliards en 2022 et de 43 milliards en 2023. En simplifiant, on peut dire qu'entre 2021 et 2023, l'économie italienne a progressé de quelque 97 milliards de plus que ce qui était envisagé il y a encore quelques mois.
Déficit budgétaire réduit
Plus positif pour le gouvernement, le déficit budgétaire et la dette publique en proportion de la production ont également été révisés à la baisse, a également rapporté lundi l’Istat.
En raison de nouvelles méthodes de calcul, le déficit enregistré en 2023 a en effet été ramené à 7,2% du PIB, contre 7,4% estimés en avril, soit le plus élevé de la zone euro. Pour 2022, le déficit s'est réduit à 8,1%, contre 8,6% auparavant.
Aussi, l'Istat a révisé le niveau de la dette publique à 134,6 % du PIB en 2023, contre 137,3 % auparavant. La dette italienne est proportionnellement la deuxième plus élevée de la zone euro après celle de la Grèce.
Un impact minime
Les révisions pourraient, en théorie, alléger quelque peu la pression exercée sur l’exécutif qui prépare le budget 2025 en devant réduire fortement le déficit afin de respecter les engagements de Rome à l’égard de l'Union européenne.
« La révision des chiffres communiquée aujourd'hui par l'Istat est mineure et ne modifie pas les principes et le cadre du plan structurel du budget déjà examiné par le Conseil des ministres le 17 septembre », a néanmoins réagit le ministre de l'Économie et des Finances, Giancarlo Giorgetti.
Pour cause, les révisions n’apportent pas directement un petit trésor à disposition du gouvernement. Au contraire, cet argent servira à améliorer rétroactivement l’équilibre des finances publiques italiennes, et en particulier à permettre une révision à la baisse de la dette publique.
En d’autres termes, ces révisions ne permettent pas au gouvernement de réviser significativement sa politique économique pour les mois et les années à venir. D’autant que l’Italie, placée en juin sous une procédure de déficit excessif par l'Union européenne, a pour objectif de réduire son déficit à 4,3 % du PIB cette année, à 3,6 % en 2025 et à 2,9 % l'année suivante.