Du haut de ses 108 mètres pour 584.000 kilos, la Madonnina veille sur Milan. Cette sculpture dorée de la vierge Marie implorant Dieu de défendre la ville dépasse le simple fait religieux et représente une véritable fierté civique pour la capitale lombarde. Accompagnée de deux chérubins et d’une auréole de douze étoiles autour de sa tête, 6 anecdotes à savoir sur la Madonnina.
Une naissance longue de 2 siècles
Même si l’idée d’une statue de la vierge Marie au-dessus du Duomo est envisagée dès 1521 par l’architecte Cesare Cesariano, il faut attendre deux siècles plus tard pour que son souhait soit réalisé.
En 1765, l’archevêque Giuseppe Pozzobonelli décide de finaliser la construction du Duomo. Pour cela, la ville engage le sculpteur Giuseppe Perego qui à l’aide des graveurs Giuseppe Antignani et Giuseppe Bini, va réaliser la statue de la vierge. Le 30 décembre 1774, la Madonnina voit enfin le jour.
Une chanson à son effigie
« O mia bella Madunina ». En 1935, le chanteur milanais Giovanni d’Anzi rend homme à la célèbre sculpture dans une chanson écrite en dialecte milanais. Elle a connu un grand succès et de nombreuses générations se sont identifiées aux paroles. Aujourd’hui encore, elle est considérée comme l’hymne non officiel de la ville.
Une cible de choix
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Madonnina fut recouverte d’un drap gris afin de ne pas devenir une cible facile et une référence de navigation topographique. Le drap fut enlevé le 6 mai 1945 lors d’une cérémonie solennelle organisée par le cardinal Schuster, archevêque de Milan de l’époque.
Le drapeau italien à ses côtés
Pour certaines occasions dans l’année, le drapeau italien flotte aux côtés de la Madonnina en signe de fierté. Et notamment le 10 février (jour commémoratif des citoyens d'Istrie, de Fiume et de Dalmatie), le 17 mars (journée commémorative de l'Unité nationale, de la Constitution, de l'hymne national et du drapeau), les 18-22 mars (les « cinq jours » de Milan), le 1er mai (Fête du Travail), le 12 novembre (jour commémoratif des soldats et civils tombés au combat dans des missions internationales de maintien de la paix).
Un paratonnerre caché
Après quelques coups d’œil, on peut s’apercevoir que la Madonnina tient fièrement dans sa main une hallebarde. En plus de maintenir éloignés les esprits démoniaques, cette dernière lui permet de protéger littéralement le Duomo. En effet, cette hallebarde recouverte de cuivre doré est en réalité un véritable paratonnerre qui fonctionne parfaitement.
La limite de Milan
Selon une tradition devenue loi, aucun bâtiment milanais ne pouvait dépasser la Madonnina (108,5 mètres). Et le respect pour cette dernière a toujours été honoré. Notamment lorsque le Pirellone a positionné une copie de la statue sur son toit, à une hauteur de 127 mètres. Celle-ci y est restée jusqu’en 2010, jusqu’à ce qu’elle se voit déplacée sur la Palazzo Lombardia, siège de la région, qui mesure 161 mètres. Et de nouveau le 22 novembre 2015, une nouvelle copie a été installée sur le toit de la Tour Isozaki.