Édition internationale

Le protectionnisme de Donald Trump fait peur aux marchés financiers

Investi le 20 janvier, Donald Trump a déjà mis à exécution les menaces brandies lors de sa campagne électorale, notamment l’augmentation des droits de douane sur les importations américaines. Une décision qui impacte non seulement l’économie mondiale, mais aussi les marchés financiers, dont la Bourse de Londres.

Trump et les marchés financiersTrump et les marchés financiers
Écrit par Hermine Pinoteau
Publié le 4 février 2025

 

La guerre commerciale est déclarée

Bien que Donald Trump ait annoncé dès le début de sa campagne son intention d’augmenter les droits de douanes sur les produits importés aux Etats-Unis, la mise en application de cette mesure a provoqué un séisme sur les marchés en ce début d’année.

 

Le samedi 1er février, le 45ème et 47ème Président des Etats-Unis a signé un décret imposant de nouvelles taxes sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine. Celles-ci s’élèvent à 25% pour les produits canadiens et mexicains, sauf pour l’énergie canadienne, qui reste taxée à hauteur de 10%, un taux également appliqué aux produits chinois. Pour Donald Trump, cette décision vise à forcer ses voisins nord-américains à durcir leur politique en matière de trafic de drogue et d’immigration illégale aux frontières américaines. Le Président américain a également mis en garde l’Europe, la menaçant d’être sa “prochaine” cible.

 

Cette stratégie pourrait se retourner contre les Etats-Unis, entraînant d’importantes difficultés économiques et une hausse des prix pour les consommateurs américains. Si ces nouveaux droits de douane sont maintenus, ils pourraient aggraver l’inflation, une répercussion économique qui pourrait s’étendre à l’échelle mondiale. 

 

Une répercussion économique mondiale 

La réaction des plus grands partenaires commerciaux des Etats-Unis ne s’est pas faite attendre. La Présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a déjà annoncé une augmentation de 25% des droits de douane sur les importations américaines. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a emboîté le pas en imposant des hausses similaires sur certains produits américains importés au Canada, notamment l'alcool et les fruits.

 

Impact sur la Bourse de Londres

La Bourse de Londres (London Stock Exchange - LSE) n'a pas échappé à la tempête provoquée par cette escalade protectionniste. Le FTSE 100, indice boursier qui regroupe les 100 entreprises les plus cotées à Londres, a enregistré une baisse de 2,3 % au lendemain de l'annonce. Les entreprises les plus affectées sont celles exposées aux exportations vers les États-Unis et la Chine, notamment le secteur automobile et l'industrie manufacturière.

 

Les sociétés britanniques comme Rolls-Royce et BAE Systems, qui dépendent largement des contrats internationaux, ont vu leur action chuter respectivement de 4,5 % et 3,8 %. De plus, le secteur financier, qui repose en partie sur la stabilité des marchés internationaux, a subi des pertes, avec Barclays et HSBC enregistrant des baisses supérieures à 3 %.

 

Les inquiétudes s’étendent également au secteur des matières premières. Les entreprises minières, très présentes à la Bourse de Londres, comme Rio Tinto et Glencore, ont vu leurs actions plonger en raison des tensions commerciales avec la Chine, un acteur clé dans l'importation de métaux.

 

L'inquiétude monte sur les marchés financiers

L'impact de ces mesures protectionnistes ne se limite pas à la Bourse de Londres. Les marchés financiers européens et asiatiques ont enregistré des baisses significatives ces derniers jours. Certaines crypto-monnaies ont également chuté, comme l'ether (deuxième plus importante au niveau mondial), qui a perdu 26 % de sa valeur.

 

L'indice Stoxx Europe 600, qui regroupe les principales capitalisations boursières européennes, a reculé de 1,5 %. Le secteur automobile a été particulièrement touché, avec des pertes importantes pour Stellantis (-6 %), Volkswagen (-6,2 %) et Mercedes (-5 %). Les places boursières de Francfort, Londres et Paris ont aussi perdu jusqu'à 2 %. Tandis que l'indice Bel20, qui regroupe les actions cotées à la Bourse de Bruxelles, a également reculé en ce début de semaine.

 

Des conséquences sur le long terme

Si cette guerre commerciale se poursuit, les entreprises cotées à la Bourse de Londres risquent de faire face à d’importantes difficultés économiques, en raison d'une réduction des exportations vers les États-Unis et d'une instabilité accrue des marchés financiers. Les investisseurs restent en alerte, redoutant une escalade des tensions qui pourrait affecter durablement l'économie mondiale.