Les écureuils de Central Park sont exigeants. Ils préfèrent les noisettes aux amandes, et les amandes aux cajou.... Retrouvez cette nouvelle balade new-yorkaise, un petit moment de poésie pour dévorer la Grosse Pomme.
Les écureuils de Central Park sont exigeants. Ils sortent le matin, et en fin d’après-midi. En fin d’après-midi mais avant la nuit, après la sieste. Ils préfèrent les noisettes aux amandes, et les amandes aux cajou. En petites portions, pré-découpées, et sans la peau, surtout. A leur donner yeux dans les yeux, dans un rayon très rapproché, car ils ont beau avoir une bonne vue, celle-ci est à géométrie variable. Plus verticale qu’horizontale. Et semble-t-il, pas du tout latérale. Les écureuils sont prudents. Il s’approchent, ils touchent, ils reniflent. Ils vous regardent droit dans les yeux et évaluent en fonction la confiance qu’ils vous accordent. Les écureuils sont étourdis.
En hiver, ils tentent de retrouver leurs réserves accumulées pendant l’automne. Ils continuent de s’activer par temps froid, mais au ralenti. Comme nous, en somme. Jersey est l’un d’eux. Entre Shakespeare Garden et Le Pain Quotidien, tous les jours à 16h30, il couine, il sautille, il attend. On ne sait pas trop quoi, ni qui. Mais on a la prétention de penser que c’est nous. Nous qui lui sommes familiers, à défaut de l’apprivoiser. Nous dont on se dit qu’il n’y a définitivement qu’un roi à New York ; and here is he : l’écureuil gris.
Le saviez-vous ? Les écureuils de New-York
La population d’écureuils new-yorkais est évaluée à plusieurs millions ! Il y avait déjà beaucoup d’écureuils gris à New York du temps des premiers colons et ceux-ci les chassaient pour leur viande. Depuis, les temps ont évidemment changé : en 2010, un vétéran de l’armée a été condamné à 30 jours de prison pour avoir abattu un écureuil dans son jardin à Long Island. Lorsque la population d’écureuils a commencé à fortement augmenter dans Central Park à la fin du 19ème siècle, la question s’est tout de même posée de savoir s’il fallait la réduire. Mais, finalement, les conservateurs et les naturalistes ont décidé de laisser faire la nature. Surtout, leur idée était que les écureuils pouvaient aider les humains à se rapprocher de la nature et à mieux prendre soin des animaux.
A New York, la cohabitation fonctionne toujours ; à titre d’exemple, en 2003, le premier locataire de la nouvelle Bloomberg Tower, à l’angle de Lexington Avenue et de la 58th Street, était… un écureuil ! Les ouvriers ont vite adopté l’intrus mais on ignore si l’animal vit encore dans la tour…Et si on allait vérifier ?