D’origine grecque, le mot « épiphanie » signifie « apparition ». La fête de l’Épiphanie correspond au jour où les Rois mages, guidés par la lumière d’une étoile, arrivèrent jusqu’à Jésus, dans l’étable où il est né. Pour célébrer son arrivée et en guise de respect, les rois Mages offrirent des cadeaux à Jésus : de l’or, de la myrrhe, de l’encens. Au fil des siècles, cette fête de l’Épiphanie a évolué, et c’est désormais la galette des rois qui est le symbole de ce premier dimanche de janvier.
Mais pourquoi manger une galette ?
Nous mangeons chaque premier dimanche de janvier la traditionnelle galette des rois, car c’est l’Eglise qui institua cette tradition typiquement française qui remonte au 13e siècle. À cette occasion, la galette était partagée en autant de parts que d’invités, plus une part. Cette portion supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge » était donnée au premier pauvre qui passait.
Mais selon les régions, ou les pays, ce dessert est différent. Si la plupart des Français sont habitués à déguster cette double pâte feuilletée fourrée de crème frangipane, en Provence par exemple, l’Épiphanie se célèbre autour d’une couronne des rois. Il s’agit d’une pâte briochée, aromatisée à la fleur d’oranger et copieusement garnie de fruits confits (de la ville d’Apt, capitale du fruit confit, si possible). Les habitants du Loiret, dégustent de leur côté un pithiviers. La galette comtoise (galette sèche à base de pâte à choux recouverte de sucre et de beurre, aromatisée à la fleur d’oranger) orne les tables de desserts en Franche-Comté, tandis que la nourolle fait le bonheur des Normands, et le tortell celui des Catalans.
Et si les expatriés ont réussi à ramener la désormais célèbre galette des rois aux États-Unis, n’oublions pas que les Américains du Sud du pays, dégustaient déjà le King Cake. Contrairement à la tradition en France, le King Cake est consommé pendant toute la période qui s’étend de l’épiphanie à Mardi Gras. Cette tradition a été apportée par les Créoles, descendants des colonies françaises et espagnoles, qui se sont installés à la Nouvelle-Orléans.
La tradition de la fève
La fève dans la galette des rois remonte au temps des Romains. Au 11e siècle, certains avaient pour habitude de désigner leur chef en cachant une pièce dans un morceau de pain. Une pièce d’argent, une pièce d’or ou bien pour les plus pauvres, un haricot blanc. Celui qui la trouvait était alors élu. Il faudra attendre la fin du 18e siècle pour que les premières fèves en porcelaine fassent leur apparition dans les gâteaux briochés. Elles représentaient alors l’enfant Jésus. Après la Commune de Paris, ce dernier a dû laisser sa place à un petit bonnet phrygien. Autres temps, autres mœurs. D’ailleurs, de nos jours, la traditionnelle galette des rois servie à l’Elysée, ne comporte pas de fève. Pour la simple et bonne raison que « Tirer les rois » n’est pas forcément en adéquation avec les idées de la république.
Aux États-Unis, la fève est souvent proposée à part de la galette, non pas pour des valeurs républicaines, mais pour une simple question de législation. Selon l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA), un produit destiné à être mangé ne doit pas contenir d'élément non-comestible. Mais il semblerait que notre très française et célèbre galette des rois bénéficie d’une dérogation puisque, toujours selon la FDA, cette réglementation ne concernerait pas la galette. Toutefois, nombre de pâtissiers français, basés à New York, ne préfèrent pas prendre le risque d’un client non averti de notre coutume et qui, au pire, s’étoufferait avec le sujet ou mieux, se briserait une dent contre une fève en porcelaine. Le petit sujet ou la fève sont donc ainsi souvent proposés à part. Mais pas toujours !