Auckland Transport (AT) a annoncé une augmentation des tarifs de transport public d'environ 5,2 %, ainsi que des changements structurels importants dans le système tarifaire à partir du 9 février 2025. Cette hausse, justifiée par l’augmentation des coûts d'exploitation, s'accompagne d'une suppression des réductions pour les périodes creuses et d'un remaniement des zones tarifaires pour faciliter l’utilisation du réseau de transport.
Des hausses de tarifs pour pallier les coûts d'exploitation
Auckland Transport (AT) a connu une hausse des coûts d’exploitation de 63 millions de dollars néo-zélandais au cours de l’année dernière, atteignant désormais près de 700 millions NZD. Cette augmentation est due à l'indexation des contrats, à des coûts accrus pour l'accès aux voies, ainsi qu'à une hausse de la demande de services. Bien que ces pressions commencent à se stabiliser, la hausse tarifaire est jugée nécessaire pour améliorer le taux de recouvrement des coûts du transport. Cependant, AT prévoit que cette augmentation pourrait entraîner une baisse d'environ 1 million de voyages annuels.
Simplification et consolidation des zones tarifaires
Dans le cadre de la révision de son système de tarifs, AT prévoit de réduire le nombre de zones de 14 à 9, une démarche qui vise à simplifier la compréhension des tarifs par les usagers et à encourager l’utilisation des transports en commun. Cette révision inclura également un plafonnement à quatre zones, permettant ainsi aux trajets les plus longs d’être plus abordables. De plus, AT a approuvé la création d’une table tarifaire simplifiée, qui devrait réduire le nombre de tarifs uniques de 59 à un nombre plus gérable. Cette réorganisation s'aligne sur les recommandations d'un rapport commandé par AT et achevé en août 2024.
La fin des réductions en période creuse
Le retrait des réductions en période creuse est sans doute l'un des changements les plus controversés. Initialement introduit pour inciter à une utilisation plus flexible du réseau, AT reconnaît que cette mesure n’a pas eu l’impact attendu sur les comportements des usagers. Cette suppression pourrait par ailleurs avoir un effet négatif sur la fréquentation, en dissuadant les personnes qui bénéficiaient de cette réduction pour voyager en dehors des heures de pointe.
Un système tarifaire moins attractif pour les trajets courts
Avec les changements structurels, AT reste confronté à un défi pour les courts trajets. Alors que des trajets plus longs bénéficient de tarifs compétitifs, les trajets courts, comme un aller-retour de 1,3 km à 5,20 NZD, demeurent coûteux par rapport aux alternatives de déplacement comme la voiture. Une révision pour inclure une option tarifaire courte pourrait élargir les utilisations potentielles du transport public au-delà des simples déplacements domicile-travail.
Introduction de la technologie de paiement par carte bancaire
AT prévoit également l’introduction d’un système de paiement par carte bancaire pour les trajets, en complément de la carte AT HOP existante. Ce nouveau système de paiement devrait simplifier l'accès pour les utilisateurs occasionnels ou les visiteurs.
Une attractivité croissante pour le transport public, mais des défis à surmonter
Ces changements interviennent dans un contexte de pressions budgétaires croissantes et d’objectifs ambitieux de réduction des émissions. AT souligne que malgré des tarifs courts compétitifs par rapport à d'autres villes, les trajets plus longs restent relativement onéreux. Pour les usagers réguliers, la réorganisation des zones tarifaires et la suppression de certaines réductions risquent de réduire l'attrait du réseau de transport.
Auckland Transport espère que ces ajustements tarifaires et structurels rendront le système plus efficace et financièrement durable. Les changements doivent être confirmés d’ici février et coïncideront avec l’introduction du nouveau système de paiement, qui pourrait améliorer l’expérience des usagers et élargir l’utilisation des transports en commun. Cependant, avec une diminution prévue de la fréquentation, il reste à voir si ces mesures suffiront à combler les déficits budgétaires tout en encourageant davantage de résidents à adopter les transports en commun.