"Munch. Il Grido Interiore" : L’exposition de l’année à Rome

Une centaine d’œuvres du peintre norvégien Edvard Munch sont exposées au Palazzo Bonaparte de Rome, dans le cadre de l’une des expositions les plus importantes de l’année. Un récit, en chefs-d’œuvre,  du cri intérieur de Munch qui va bien au-delà du « Cri » que nous connaissons tous, amenant le visiteur à découvrir ses tourments, ses maladies et ses douleurs.

 

Après son succès au Palazzo Reale de Milan, Munch. Il Grido Interiore, arrive à Rome jusqu’au 2 juin 2025 au sein du prestigieux Palazzo Bonaparte. En tout, une centaine d’œuvres de l’artiste norvégien sont exposées, parmi lesquelles les lithographies du célèbre Cri (1895), La mort de Marat (1907), Nuit étoilée (1922-24), Le Baiser (1897), Mélancolie (1900-1901). Les tableaux ont été exceptionnellement prêtés par le Musée Munch d’Oslo, où est conservée l’ensemble de l’œuvre du peintre. Particulièrement riche et réalisée de manière à retracer de bout en bout le parcours de l’un des artistes les plus appréciés au monde, l’exposition offre une occasion unique et rare d’observer ces œuvres.

Un artiste majeur

Edvard Munch est sans conteste une figure majeure de l’art de son époque, artiste symbolique et parmi les précurseurs de l’impressionnisme. Aujourd’hui, le peintre est reconnu  “non seulement [comme] l’un des plus grands artistes du XIXe siècle, mais aussi parmi les pères fondateurs de l’art moderne”, précise la Professeure Alessandra Taccone, présidente de la Fondation Terzo Pilastro. En effet, Munch s’impose par sa peinture d’émotions saisissantes. “Par mon art, j’ai essayé de m’expliquer ma propre vie et sa signification, mais aussi d’aider les autres à comprendre leur vie”, expliquait-t-il. 

Plutôt que figurer, Munch cherche à transmettre un sentiment à travers une ambiance et des couleurs soigneusement choisies avec, notamment, une dominance des tons verts et bleus, reflet de l’angoisse qui l'agite tout au long de sa vie. En somme, c’est un “cri intérieur” que le peintre cherche à immortaliser. L’exposition, qui puise son nom dans cette formule (“il grido interiore”) s’organise autour de la volonté de transmettre ce feu intérieur qui bouscula Munch tout au long de sa vie et le poussa à créer les milliers d’œuvres . Au-delà de sa célèbre angoisse, retranscrite en particulier dans son tableau Le Cri, l’exposition s’intéresse à la force vitale qui anime le peintre et le pousse à dire aussi bien l’angoisse, que le désir sexuel, l’amour ou encore la mélancolie.

 

L’itinéraire d’une vie

L’exposition s’organise sur deux étages, à travers sept sections : Allenare l’occhio (Former l’œil), Quando i corpi si incontrano e si separano (Quand les corps se rencontrent et se séparent), Fantasmi (Fantasmes), Munch in Italia (Munch en Italie), L’universo invisibile (L’univers invisible), Di fronte allo specchio (Devant le miroir), L’eredità di Munch (L’héritage de Munch). 

Ensemble, ces sections couvrent l’ensemble de la vie, ainsi que de la trajectoire artistique de l’artiste. Les différents mouvements de son œuvre y sont retranscrits, de même que son parcours, allant de la formation de son regard en tant que peintre - présentée à travers ses tableaux de jeunesse - à ses relations et amours aux fins plus ou moins tragiques - notamment à travers les tableaux tels que La mort de Marat, Le Baiser ou Salomé - en passant par les traumatismes liés à son histoire familiale - peints dans une série de portraits et peintures de la maladie et de la mort. 

Une attention particulière est également attachée à l’ensemble des écrits laissés derrière lui par Munch : notes, annotations, lettres et carnets, dont les citations s’échelonnent tout au long de la visite. L’ensemble permet de découvrir la psychée du peintre et de plonger dans la représentation d’émotions universelles profondes, entre inquiétudes et passions.

 

Pauline REGINA