La Corée du Sud a convoqué lundi l'ambassadeur russe à Séoul pour demander le retrait "immédiat" des soldats envoyés, selon Séoul, par Pyongygang pour soutenir Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
La Corée du Sud a convoqué lundi l'ambassadeur russe à Séoul pour demander le retrait "immédiat" des soldats envoyés, selon Séoul, par Pyongygang pour soutenir Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a lui annoncé l'intention russe de "poursuivre sa coopération" avec la Corée du Nord, tout en assurant que cette alliance "ne devrait inquiéter personne" car elle n'est "pas dirigée contre des pays tiers".
"La Corée du Nord est notre proche voisin et partenaire. Nous développons des relations dans tous les domaines et c'est notre droit souverain", a-t-il affirmé à des journalistes, se refusant à tout commentaire direct sur des troupes nord-coréennes en Russie.
Mais le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, en visite à Séoul lundi, a qualifié d'"imprudentes" et d'"illégales" les actions de la Russie, ajoutant que Londres travaillerait avec Séoul pour y répondre, selon le cabinet présidentiel sud-coréen.
Quelque 1.500 soldats des forces spéciales nord-coréennes se trouvent déjà en Russie pour s'acclimater et devraient bientôt se rendre sur le front, a déclaré vendredi l'agence sud-coréenne du renseignement, qui s'attend à l'envoi de quelque 12.000 soldats au total.
Dans son rapport, le Service de renseignement national sud-coréen publie en outre des images satellites détaillées montrant, selon lui, le premier déploiement de ces militaires.
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Kim Hong-kyun, a exprimé à l'ambassadeur russe en Corée du Sud, Georgui Zinoviev, les "graves préoccupations" de Séoul "concernant l'envoi récent de troupes nord-coréennes en Russie et a demandé avec fermeté le retrait immédiat des forces nord-coréennes et la cessation de la coopération dans ce domaine", a déclaré le ministère dans un communiqué.
La fourniture par la Corée du Nord d'armes et de troupes à la Russie pour la guerre en Ukraine "constitue une menace importante pour la sécurité non seulement de la Corée du Sud, mais aussi de la communauté internationale", a-t-il ajouté.
Le vice-ministre a également "souligné que de telles actions violaient de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et la Charte des Nations unies".
Georgui Zinoviev a répondu que "la coopération entre la Russie et la Corée du Nord (n'était) pas dirigée contre les intérêts de la sécurité de la Corée du Sud", selon un communiqué de son ambassade.
- "Escalade significative" -
Alors que les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas depuis des décennies, la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, s'est encore rapprochée de la Russie, alliée du régime nord-coréen depuis sa création après la Seconde guerre mondiale.
La Corée du Sud et les Etats-Unis affirment de longue date que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un envoie en Russie des armes utilisées en Ukraine.
Un déploiement de troupes "marquerait une escalade significative" dans le conflit en Ukraine, a déclaré le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte sur X lundi.
En échange de l'envoi de soldats pour aider la Russie en Ukraine, "Kim Jong Un vise à acquérir des technologies militaires, allant des satellites de surveillance aux sous-marins", souligne Cheong Seong-chang, directeur de la stratégie pour la péninsule coréenne à l'Institut Sejong.
Les soldats nord-coréens combattront probablement bientôt sur le front ukrainien, a-t-il ajouté, indiquant qu'"il reste à voir quel sera leur impact sur le déroulement du conflit".
Le président russe Vladimir Poutine a fait une rare visite à Pyongyang en juin, au cours de laquelle les deux pays ont signé un traité de défense mutuelle dont les détails n'ont pas été dévoilés, alimentant les spéculations sur de nouveaux transferts d'armes - qui violent les séries de sanctions prises par l'ONU contre la Russie et la Corée du Nord.
De son côté, la Corée du Sud, l'un des principaux exportateurs d'armes dans le monde, a longtemps refusé de livrer des armes à l'Ukraine, appliquant sa politique de non livraison d'armes à des pays en conflit.
Mais elle a vendu pour des milliards de dollars d'armes (chars, avions, lance-roquettes) à la Pologne dont le président Andrzej Duda est attendu à Séoul pour une visite à partir de mardi.