La Corée du Sud suffoque. Cette semaine, Séoul était prise dans un manteau de particules fines. Les rayons du soleil peinaient à traverser cette masse grisâtre. À tel point que le gouvernement a déclenché ses mesures d’urgence à deux reprises. Un fléau abordé lors de la 22e réunion du comité conjoint sur la coopération environnementale Corée du Sud-Chine.
La concentration de particules fines s’est intensifiée tout au long de la semaine. La colère du peuple sud-coréen aussi. Nombreux étaient les internautes à pointer du doigt la Chine, jeudi, lors du pique de pollution. En parallèle, la réunion du comité conjoint sur la coopération environnementale se tenait à Jinan (Shandong) en Chine. Cette 22e commission était l’occasion pour les deux parties d’aborder les différents types de pollution. Car la Chine et la Corée du Sud sont deux mauvais élèves en terme d’émission de gaz à effet de serre. Respectivement 1ère et 7e du classement des plus gros émetteurs de CO2 (selon les chiffres de 2011 de la Netherlands Environmental Assessment Agency), ces deux pays souffrent plus particulièrement de la pollution présente dans l’air et la mer. Ils devraient de nouveau évoquer ces points lors d’une nouvelle réunion, prévue avant la fin d’année.
Face à la présence importante de particules fines dans l’air, les mesures d’urgence ont été déclenché à deux reprises cette semaine à Séoul. À tel point que la Corée du Sud a profité de cette commission pour demander à la Chine de redoubler ses efforts dans la lutte contre la pollution environnementale. Mais cette réunion est surtout à l’origine du lancement d’un nouveau projet baptisé « Étude sur le suivi conjoint des déchets maritimes ». Un dessein qui vient s’ajouter aux neuf programmes déjà mis en place par la commission. Par exemple, les deux pays collaborent dans les domaines de l’industrie et des technologies de l’environnement. En parallèle, ils mènent une étude conjointe sur l’impact de la pollution environnementale sur la santé.
De nouvelles mesures et de nouvelles centrales à charbon
Limiter le nombre de voitures à moteur Diesel. Telle est la mesure principale avancée par le ministère de l’Environnement et le gouvernement métropolitain de Séoul. Car, pour limiter ces piques de pollution, les véhicules seront les premières cibles. Dès le mois d’avril, il sera interdit aux véhicules de fret pesant 2,5 tonnes ou plus, d’entrer à Séoul, Incheon ou la province de Gyeonggi à moins d’être équipés de systèmes de traitement de l'air qui réduisent les gaz d’échappement. Et pour ceux qui souhaitent s’en débarrasser, le gouvernement réfléchit actuellement à une aide financière. Mais pour l’heure, les contrevenants ne s’exposeront qu’à de maigres sanctions : un premier avertissement verbal puis une amende de 200 000 wons (153 euros) en cas de récidive.
Or, une partie de la population sud-coréenne estime que ces mesures sont bien vaines face aux particules fines en provenance de Chine. Car une croyance populaire juge que la pollution présente en Corée du Sud est essentiellement due à son voisin chinois. Pourtant, selon une étude menée par l’organisation non-gouvernementale Greenpeace, ce taux s’élève à 30 %. Le reste de la pollution provient donc du territoire coréen. Une grande partie de ces particules présentent dans l’air émane des 53 centrales à charbon qui génèrent 43 % de l’électricité du pays. Le gouvernement prévoit d’en fermer 10 d’ici à 2025. Mais 20 autres viendront leur succéder.