Édition internationale

La retraite des Chinois, comment ça marche ?

A l'heure où le financement des retraites est un sujet pour beaucoup de pays dont la France, on vous explique comment la Chine appréhende la question. Face à des défis démographiques inquiétants, le deuxième pays le plus peuplé du monde vient de revoir la façon dont il envisage de rémunérer les anciens actifs. Explications.

Calcul des pensionsCalcul des pensions
Retraité calculant sa pension
Écrit par Juliette Robieux
Publié le 20 janvier 2024, mis à jour le 21 janvier 2025

Généralisation de la retraite en Chine

Après un programme pilote de deux ans dans 36 grandes villes dont Beijing, Shanghai ou Xi’an, la Chine vient d'étendre étendu son système de pensions privées à l’ensemble du pays. Ce programme permet aux individus de créer des comptes de retraite privés et d’investir jusqu’à 12 000 RMB par an dans divers produits financiers. Depuis le 15 décembre 2024, tous les travailleurs affiliés à l’assurance pension de base des employés urbains ou à l’assurance des résidents urbains et ruraux peuvent participer à ce programme complémentaire. Son extension à l'ensemble du pays s’inscrit dans une démarche d’anticipation du vieillissement démographique, et dans un contexte de pressions croissantes sur le système de sécurité sociale. En effet, la population de retraités  devrait atteindre 402 millions en 2040. Le programme encourage à la fois l’épargne à long terme et la planification individuelle de la retraite tout en soutenant la croissance des secteurs financiers et des assurances. 

La sécurité sociale en Chine

Le système chinois de sécurité sociale repose sur trois piliers. Le premier est la pension de base, introduite dans les années 1990, qui combine des comptes individuels à des contributions obligatoires et un système à répartition. Le deuxième pilier consiste en des annuités d’entreprise, lancées en 2004, et le troisième pilier, les comptes de retraite individuels (IRA), visent à compléter le système de base. En 2022, près de 1,05 milliard de Chinois étaient couverts par l’assurance vieillesse, bien que 350 millions restent non couverts. Les prestations varient selon les régimes : les employés urbains reçoivent en moyenne 3 326 yuans par mois, tandis que les résidents urbains et ruraux ne perçoivent que 179 yuans en moyenne. Malgré une couverture presque universelle, le système reste fragilisé par des contributions patronales élevées et une administration fragmentée par provinces. Les réformes récentes, telles que la création d’un fonds national d’ajustement en 2018 et le transfert de capitaux publics vers le fonds de sécurité sociale, visent à centraliser le système et à garantir sa durabilité. Par ailleurs, le gouvernement prévoit l’établissement d’un système national unifié d’ici 2035.

L'augmentation de l'âge de la retraite

Alors que la Chine enregistrait l’âge de départ à la retraite le plus bas au monde, c’est à -dire 60 ans pour les hommes et 50 pour les femmes exerçant un travail manuel, et 55 ans pour les femmes occupant des postes cadres, ce, les chinois vont désormais travailler plus longtemps. En effet, à partir de 2025, l’âge légal de départ à la retraite augmentera progressivement de trois ans, atteignant 63 ans pour les hommes et 58 ans pour les femmes. Les ouvrières de l’industrie seront particulièrement affectées, leur âge de départ passant de 50 à 55 ans. Le gouvernement chinois a planifié une mise en œuvre progressive sur 15 ans. En parallèle, la durée minimale d’activité professionnelle nécessaire pour bénéficier d’une retraite sera portée de 15 à 20 ans, avec un ajout semestriel par an à partir de 2030. Des options flexibles seront également introduites. Les travailleurs pourront prendre une retraite anticipée jusqu’à trois ans avant l’âge légal ou prolonger leur carrière de trois ans au-delà de l’âge officiel, sous réserve de l’accord de leur employeur.

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