Cette année, une centaine équipes d’étudiants provenant de plus de 25 pays participent à cette compétition qui se déroule sur plusieurs semaines en présentiel ou en ligne. C’est la troisième année consécutive que l’école organise ce concours, avec chaque année plus de candidats.
L’ESSEC est la première école de commerce internationale à lancer à une échelle globale une telle compétition, qui promeut un leadership responsable, en exploitant les trois piliers de l’école, que sont le développement durable, l’entreprenariat, et la responsabilité sociale.
Un cas réel auquel est confronté la compagnie Terra Water Indonesia
Lancée à Bali en 2020, Terra Water Indonesia est une entreprise indonésienne très soucieuse de la société et de l’environnement. Elle fabrique et commercialise en Indonésie des filtres à eau en céramique intégrant du charbon actif et de l’argent colloïdal. Ils sont destinés tant aux entreprises qu’aux particuliers dans des zones où l’eau du robinet n’est pas potable. L’esprit de cette entreprise est de proposer des solutions à la fois économiques et écologiques. Filtrer l’eau revient en effet moins cher que d’acheter des bouteilles ou bonbonnes en plastique et évite la pollution par ces contenants. Même bouillir l’eau est plus nocif pour l’environnement, compte tenu de son impact sur la déforestation et les émissions de CO2, et ce sans compter le temps passé à ramasser le bois. De plus, les filtres sont fabriqués localement avec des matières premières locales (argile). Les filtres sont régulièrement testés par des laboratoires indépendants pour vérifier leur efficacité.
Terra Water Indonesia éduque aussi les communautés les plus vulnérables d’Indonésie en matière de qualité de l’eau, d’hygiène, et de traitement des ordures.
Le sujet de ce concours est le suivant : comment l’entreprise peut-elle augmenter l’attractivité de ses produits envers la génération Z en lançant une nouvelle stratégie marketing et/ou en étendant son programme de partenariat ? Les participants peuvent choisir de répondre au cas non seulement pour l’Indonésie, base de Terra Water, mais aussi pour leur pays de résidence.
Une compétition en plusieurs étapes se déroulant sur plusieurs semaines
Les inscriptions, gratuites, ont commencé début juin, précédée par une campagne d’information auprès des établissements d’enseignement susceptibles de former des profils adéquats. Pour postuler, chaque équipe, composée de 3 à 6 étudiants, âgés de 14 à 18 ans, devait alors produire avant le 10 août une vidéo de 3 minutes proposant une idée pour réduire l’usage du plastique dans leur école ou leur communauté. Cela a permis de faire une première sélection, car 270 équipes ont postulé. Devant ce nombre, il a finalement été décidé d’organiser deux rounds avec une cinquantaine d’équipes chacun. Le 29 juillet, une session en ligne a permis de présenter la compétition et de répondre aux questions des équipes, provenant de nombreux pays, principalement en Asie du Sud-Est, mais aussi au Moyen-Orient, en Europe, et aux États-Unis.
Pour le premier groupe d’équipes, la nature du cas a été révélé le 24 août lors d’un événement de networking et le 28 août les équipes ont eu l’occasion de faire connaissance avec les membres du jury. Ils ont présenté leurs cas le 14 septembre en 6 minutes, suivies de 4 minutes de questions/réponses, soit en présentiel, soit en ligne. La sélection a été faite le même jour dans le cadre d’un processus à deux tours, le premier de chacun des sept groupes des présentations étant retenu pour le second tour où les trois premiers seront désignés.
Le même processus sera repris pour le second groupe entre le 21 septembre et le 12 octobre.
Une opportunité d’apprendre et de connaitre l’ESSEC
Pour aider les étudiants à produire des propositions de qualité, durant les six semaines de préparation de la proposition, 7 ateliers ont été organisés sur la résolution de problèmes, le modèle économique, le canevas de proposition de valeur, et le développement durable. De plus chaque équipe a également bénéficié de deux séances de coaching de 30 minutes par des coachs expérimentés. Cela donne l’avantage d’apprendre sous diverses perspectives : professeurs, experts du secteur, coachs exécutifs. Cette plateforme globale permet aux étudiants non seulement d’acquérir une perspective plus large, mais également de travailler dans un environnement multiculturel.
Ces ateliers et séances de coaching leur ont donné un avant-gout des méthodes d’enseignement de l’ESSEC Asie Pacifique, dont l’apprentissage par la pratique, et peuvent inciter certains à y venir poursuivre leurs études. Plus généralement, cette compétition permettra aux candidats d’être exposés à un défi d’entreprise réel, d’enrichir leur CV, d’étendre leur réseau, et d’améliorer leurs connaissances des problèmes d’environnement.
Des étudiants ravis de leur participation
Les trois équipes qui ont remporté la compétition du premier groupe de 50 provenaient d’Indonésie, de Singapour, et du Vietnam. Elles recevront des bons d’achat Amazon (respectivement 2000 SGD, 1000 SGD, et 500 SGD). Mais, comme pour les jeux olympiques, l’important est de participer, et les membres des autres équipes ne regrettent pas leur participation à cette compétition. Toutes les présentations ont été pleines de passion et d’originalité.
Même si elles proviennent d’une même école, les équipes peuvent être internationales. Par exemple, celle de Nexus Singapour, qui est arrivée en finale en défendant un marketing basé sur le sport d’une façon très vivante, comptait 3 étudiants de 3 nationalités différentes : française, indienne, et ukrainienne. Tous suivaient déjà des cours de marketing et comptent se diriger vers ce type de carrière.
En revanche, rien ne destinait l’équipe de Singapour arrivée seconde à briller dans cette compétition. Les 5 étudiantes qui la composaient sont originaire de SOTA, l’une des écoles de Singapour où on apprend les arts les plus divers. Elles étaient donc plus familières avec le théâtre et la musique, qu’avec le marketing, auquel elles n’avaient jamais touché avant d’entrer dans la compétition. Elles s’y sont inscrites par défi à partir d’une brochure laissée par l’ESSEC dans leur école, en se disant « why not ? ». Et le résultat a montré que cela a marché. Cela leur a d’ailleurs donné de nouvelles idées pour leur avenir. Comme quoi, les compétences acquises dans un domaine peuvent être utiles dans une autre avec un peu d’audace, d’imagination, et d‘effort.