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Singapour - Les limites de l’application TraceTogether

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Écrit par Catherine Zaccaria
Publié le 11 mai 2020

Alors que début mai l’application TraceTogether a été téléchargée par plus de 1.1 million de personnes, son efficacité reste toute relative et le gouvernement singapourien a dû prévoir d’autres solutions pour pouvoir retracer les déplacements des habitants et éventuellement retracer une contamination au covid-19.

 

Comment ça marche ?

Lancée le 20 mars, l'application est en mesure d'identifier, à l'aide de la technologie Bluetooth sans fil, des personnes qui se trouvent à proximité - moins de 2 mètres pendant au moins 30 minutes - de patients atteints de coronavirus. Elle est particulièrement utile dans les cas où les personnes infectées sont dans l’incapacité de se souvenir des personnes côtoyées volontairement ou non dans les 14 derniers jours. Elle permet ainsi de gagner du temps dans le traçage.

Pour que TraceTogether soit efficace, il faudrait que les trois quarts - sinon la totalité - de la population la télécharge et l’utilise de manière sérieuse. Pour le moment, bien que le million de téléchargements soit un record pour une application gouvernementale, ça ne représente environ qu’une personne sur six à Singapour. Et pour qu’elle fonctionne, la fonction Bluetooth doit être activée car elle exploite les signaux Bluetooth à courte distance entre les téléphones pour détecter les autres utilisateurs TraceTogether à proximité.

À la suite des craintes de la population, les autorités ont également souligné que l'application ne collecte que les données dont elle a besoin. Les seules données collectées par le gouvernement via cette application sont le numéro de téléphone mobile de l'utilisateur, qui est enregistré afin que le ministère de la Santé puisse contacter rapidement les utilisateurs s'ils étaient à proximité d’un cas infecté. L'application ne collecte ni n'utilise les données de localisation des utilisateurs.

 

tracetogether

 

Le Premier ministre Lee Hsien Loong, citant l'exemple de TraceTogether, a déclaré dans un discours le 21 avril que d'autres applications étaient en cours de développement dans le but de retracer "plus efficacement" où les patients de Covid-19 s'étaient rendus. Il a déclaré : "Pour que cela fonctionne, nous aurons besoin de la coopération de tout le monde pour installer et utiliser ces applications."

Malgré leur potentiel, ces applications ont des limites. Les personnes âgées, qui sont les plus vulnérables à Covid-19, bien souvent ne possèdent pas de smartphones, et donc n’ont pas accès à ces applications. De plus, comme toutes les solutions Bluetooth, cette application se heurte à des limitations techniques : les smartphones tournant avec le système iOS (IPhone) n’autorisent pas le Bluetooth à être utilisé de manière permanente par une application, notamment pour des raisons de sécurité. Si cette restriction n’est pas levée, il n’est pas possible d’utiliser une application de traçage du virus de manière fiable.

Le gouvernement travaille sur les différentes possibilités d’équiper les personnes sans smartphone d’un objet électronique. Il s’agirait d’un objet semblable à un portable, un dongle que les gens pourraient emporter avec eux lorsqu'ils sortent et qui permette les mêmes traçages que l’application.

 

Le Système SafeEntry pour les bâtiments publics

Depuis le 23 avril, les employeurs qui n'ont pas accès à leur propre système numérique pour enregistrer les informations d'entrée et de sortie de leurs employés sur le lieu de travail pendant la période du « circuit breaker » peuvent utiliser un système SafeEntry développé par la Government Technology Agency.

Le système basé sur le cloud gratuit peut également être utilisé pour enregistrer les informations d'entrée des visiteurs sur un emplacement.

Les utilisateurs peuvent s'enregistrer et sortir d'un lieu à l'aide du portail SafeEntry simplement en scannant un code QR sur leurs propres appareils mobiles.

 

safeentry singapour

 

Il enregistre également des informations clés - y compris le nom, le numéro NRIC et le numéro de téléphone mobile - qui sont toutes nécessaires pour soutenir les efforts de recherche des contacts pour arrêter la propagation de Covid-19.

Les utilisateurs peuvent choisir de saisir manuellement ces informations à chaque fois ou d'authentifier SingPass Mobile pour préremplir les champs.

Jusqu'à présent, les entreprises du secteur essentiel telles que les supermarchés, les cliniques et les magasins d'alimentation et de boissons dans plus de 2 100 emplacements ont adopté le système SafeEntry.

Un porte-parole de la Smart Nation et du Digital Government Office a déclaré que les données collectées via SafeEntry sont stockées sur le serveur du gouvernement, auquel les autorités n'auront accès qu'en cas de besoin à des fins de recherche des contacts.

"Le gouvernement est le gardien des données soumises par les individus, et des mesures de sécurité strictes seront en place pour protéger l'accès aux données personnelles. Seuls les agents publics autorisés impliqués dans la recherche des contacts auront accès aux données lorsque le besoin s'en fera sentir", a déclaré le porte-parole.

 

La Suisse et la France en plein préparatifs de déconfinement

La Suisse projette de lancer son application de traçage aux alentours du 11 mai, date du début du déconfinement. Ce programme ne sera pas obligatoire mais uniquement sur une base volontaire. Toutefois il pose d’ores et déjà de multiples questions, notamment sur la confidentialité et le respect de la vie privée. L’application n'a pas encore de nom. Ses concepteurs la désignent sous l'appellation “DP3T” (Decentralised Privacy-Preserving Proximity Tracing Project, Projet de traçage de proximité décentralisé et respectueux de la vie privée).

Le système utilisé par la Suisse est élaboré sur la base d’une plateforme développée par Google et Apple et fonctionnera par le Bluetooth. Elle viendra en complément au traçage manuel pour retracer le parcours d’un patient diagnostiqué positif au covid-19. L’application fonctionnera exactement selon le même modèle que TraceTogether.

 

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La Suisse a commencé son déconfinement depuis le 27 avril déjà avec l’ouverture des cabinets médicaux, dentistes et médecine parallèle, les masseurs, salons de coiffure et esthétique. Les magasins de bricolage, jardineries, pépinières et fleuristes ont également rouvert leurs portes.

Selon le site de Swissinfo, voici comment est prévue la suite de la phase de déconfinement :

Dès le 11 mai, les Suisses pourront aller au café, au restaurant, dans tous les commerces tout en respectant les règles d’hygiène et de distanciation. Les écoles obligatoires réouvriront et chaque canton décide de quelle manière, classe entière ou demi-classe. Les musées et les bibliothèques accueilleront de nouveau des visiteurs tout en respectant les règles d’hygiène. Les frontières assoupliront les restrictions et le regroupement familial sera autorisé. Le trafic des travailleurs frontaliers sera facilité. Interdiction de se rassembler à plus de 5 personnes comme ce fut le cas durant toute la période du confinement.

Dès le 8 juin, ce sont les écoles professionnelles, les hautes écoles, les lieux de divertissement comme les piscines, les cinémas, les jardins botaniques et les zoos qui pourront reprendre leurs activités. L’interdiction de rassemblement devrait aussi être assouplie, mais les manifestations de plus de 1000 personnes resteront prohibées jusqu'à la fin du mois d'août.

Le port du masque n’est toujours pas obligatoire dans l'espace public et cette obligation n'est pas envisagé par le gouvernement. Il est toutefois conseillé de le porter lorsqu'une distance de deux mètres ne peut pas être respectée avec les autres individus, par exemple aux heures de pointe dans les transports publics. 

 

En France, le déconfinement se veut progressif à partir du 11 mai. Elle a également en préparation une application de traçage appelée StopCovid fonctionnant sur le même modèle que les autres et sur base du volontariat. Elle suscite également des réticences de la part des Français pour les mêmes raisons que leurs voisins suisses.

Alors que la France est autours de 26000 décès dus au Covid, le gouvernement a coupé le pays en deux pour le déconfinement, la zone verte et la zone rouge. Tous les Français ne seront pas logés à la même enseigne et la couleur des départements peut changer en fonction de l’évolution des cas !

 

france deconfinement
@MaxSchnell

 

Dans les grandes lignes, à partir du 11 mai, (sauf pour les départements rouges et l’Ile de France qui auront une sortie un peu plus stricte) il sera possible de sortir dans la rue sans attestation dans un périmètre de 100 km de son domicile. Les plus de 11 ans auront l’obligation de porter un masque dans les transports publics sous peine de 135 euros d’amende.

Les frontières resteront fermées ! Les restrictions seront applicables jusqu’au 15 juin avec les pays européens (sauf travailleurs frontaliers ou autres cas spécifiques). Les frontières de l’espace Shengen restent fermées jusqu’à nouvel avis. Les quatorzaines ne seront pas applicables à l’intérieur de cet espace.

Les écoles primaires, pour une grande majorité, accueilleront leurs élèves, tout ou partie, et les collèges réouvriront le 18 mai dans les départements verts.

 

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