Un rapport d’Euromonitor International de juillet 2021 classe la Suède comme meilleure destination pour un tourisme durable, parmi plus de 99 autres pays.
L'étude Sustainable Travel Index pour classer et inciter au tourisme durable
Nous vous faisions part au début de l’été de la hausse du staycation, mouvement visant à voyager en veillant à réduire au maximum son empreinte sur l’environnement, mis en avant avec la crise Covid. La tendance semble se confirmer avec cette récente étude, basée sur le « Sustainable Travel Index », c’est-à-dire un indicateur de voyage durable.
Pour réaliser ce classement, Euromonitor International a rassemblé les données de 99 pays à travers le monde en 2020. Ces données sont assez larges, allant de la durabilité environnementale, sociale et économique, à celle purement touristique (logement et transport), en passant également par l’analyse des risques locaux de chaque territoire (situation géopolitique, sanitaire, ou encore climatique).
En dévoilant ces chiffres, le but principal est de pointer du doigt les endroits dans le monde où les mesures les plus importantes sont en place pour développer un tourisme durable à long terme. L’idée est de récompenser les stratégies, mais aussi de les mettre en lumière afin d’inspirer d’autres pays et gouvernements à faire de même.
Des mesures donnant à la Suède l’image d’un pays vert
À la première place, la Suède fait figure de bon élève, suivie de près par ses voisins scandinaves : la Finlande en seconde position, suivie de l’Autriche, de l’Estonie, et de la Norvège. Quant à la France, première destination touristique mondiale, elle se contente d’une 9ème place, même si le rapport souligne ses progrès en terme d’hébergements et de transports.
Pour comprendre les bons résultats suédois, Caroline Bremner, la présidente d’Euromonitor International explique que la Suède est en avance dans les recherches sur l’impact du comportement des consommateurs.
Le rapport met d’ailleurs en évidence plusieurs initiatives parties de Suède, en rappelant que le pays est : « le berceau du flygskam (culpabilisation de prendre l’avion) et d’activistes écologistes, comme Greta Thunberg ». Une belle reconnaissance pour un pays qui « œuvre à promouvoir le tourisme rural et régional dans des régions centrales ». Plusieurs mesures sont en place en Suède, principalement au niveau des infrastructures de transport alternatives, ou encore en réduisant drastiquement la consommation d’énergies fossiles depuis une taxe carbone en 1995. Un objectif de zéro émissions de carbone est prévu d’ici 2045.
Au final, ces données sont révélatrices d’une éthique environnementale de plus en plus recherchée par les citoyens lors de leurs voyages. Avec plus de 66 % des interrogés désireux d’avoir un impact environnemental positif au quotidien en 2021, l’espoir de voir le tourisme changer dans les prochaines décennies est permis, surtout face au contexte actuel, où plusieurs catastrophes écologiques ont lieu depuis cet été.
En revanche, en se penchant sur un autre rapport rendu par la même entreprise, on constate que le classement change radicalement en ce qui concerne le développement durable purement environnemental dans le tourisme. En 2020, les trois pays les plus respectueux de l’environnement dans ce secteur étaient alors la Tanzanie (3), la Croatie (2), et le Mozambique (1). Ce rapport souligne d’ailleurs que ce point reste une barrière majeure, notamment pour la ressource hydraulique : « le tourisme utilise énormément de ressources rares comme l’eau, pour les piscines, terrains de golf, ou les spas. Cela entraîne une gestion des ressources qui peut mener à des conflits avec les communautés locales ». De quoi mettre en perspective les résultats suédois et souligner l’urgence permanente à agir.