Pour cette rentrée scolaire, la Suède décide d’intégrer l’utilisation d’outils technologiques dans le programme préscolaire. Certaines écoles surfent sur la tendance, d’autres se figent.
Les crayons de couleur des enfants vont-ils être remplacés par le curseur de la souris d’ordinateur ? L’usage de technologies numériques est aujourd’hui une normalité. Les métiers se transforment, l’apprentissage suit le cours. En Suède, le nouveau programme préscolaire souhaite former les enfants dès le plus jeune âge. Dans les écoles maternelles de Bjuv, dans la Scanie, la technologie est implantée depuis plusieurs années. Les enfants apprennent, par exemple, à donner des commandes à des robots. Les tablettes électroniques sont aussi à disposition des jeunes élèves.
Selon Anna Jacobsson, stratège en développement de la municipalité de Bjuv, ce premier abord à la technologie est indispensable : “L’éducation préscolaire devrait donner aux enfants l’occasion d’établir une relation critique et responsable avec la technologie numérique. En tant que petit enfant, vous n’aurez peut-être pas cette capacité critique, mais nous pouvons en construire les fondements”. Les enfants évoluant dans le préscolaire peuvent alors scanner des QR codes pour écouter une chanson, une histoire, ou regarder une vidéo. Mais cette réalité virtuelle ne converge pas avec la vision donnée par les dernières études sur l’utilisation de la technologie chez les jeunes.
Les écrans néfastes pour les enfants
A l’école Waldorfförskola Viljan d’Örebro, les outils numériques ne sont pas les bienvenus dans les rangs. La directrice de cette école maternelle, Anna Gribble Greider, s’oppose à ce nouveau système d’apprentissage : “les enfants développent leurs relations linguistique, social, émotionnel et physique en jouant avec d’autres enfants, ce qu’ils n’obtiendraient pas s’ils étaient assis devant un écran”.
Pour mieux comprendre l’impact des écrans dans le secteur préscolaire, des études sont exercées par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) sur les cerveaux de 4 500 enfants de 9 et 10 ans. L’étude démontre que les enfants passant environ 2 heures par jour devant les écrans sont moins performants aux tests de mémoire et de langage. Dans une autre étude de l’institut canadien CHEO, les écrans seraient le cauchemar du sommeil, ce qui aurait des conséquences sur les performances cognitives des plus jeunes. En Suède, la sauvegarde de l’ancien programme d’apprentissage semble endommagée.