En Australie, les personnes qui souhaitent contracter un prêt immobilier doivent apporter un premier versement de 20 % de la somme ou, si le versement est inférieur à 20 %, contracter une assurance obligatoire. Cette assurance ne protège pas les acheteurs, comme beaucoup le croient, mais les banques, laissant de nombreux foyers redevables sans savoir qu'ils pouvaient l'être.
Photo Ruth Ellison
Lorsqu'un foyer est en défaut de paiement,la vente de la maison couvre rarement les remboursements due à la banque. Cette dernière peut donc demander à l'assurance d'intervenir. L'assurance rembourse le montant restant, mais se tourne ensuite vers l'emprunteur pour récupérer cet argent. La banque ne perd pas un centime, mais ce sont les acheteurs qui doivent payer pour ces assurances qui coûtent cher : certains doivent près de 100 000 $ à ces compagnies. Les ménages paient donc pour une assurance qui ne protège que la banque. Et s'ils avaient du mal à rembourser leurs mensualités, ces dettes supplémentaires leur portent généralement le coup fatal.
Dans une interview à ABC News, l'analyste Martin North a estimé à 70 % le nombre de foyers qui « croient que ces assurances les protègent plus que les prêteurs ». Il est bien précisé dans les termes du contrat que les ménages peuvent être redevables aux assureurs, mais encore faut-il parvenir à trouver cette information, perdue dans les petits caractères. D'après l'Australian Bankers Association, ces assurances sont évoquées lors de la conclusion d'un prêt, et les acheteurs sont donc informés. Une information insuffisante pour l'association de courtiers Finance Brokers Association of Australia qui préfèrerait que les clauses du contrat soient bien claires pour les consommateurs. Elle a demandé au gouvernement d'obliger les assurances à fournir les informations sur l'emprunt tout en s'assurant de l'accord des clients à ce sujet. Le gouvernement n'a pas encore donné de réaction.
Nicolas Fleury, lepetitjournal.com/sydney, vendredi 16 septembre 2016.