Au quatrième jour de l'opération Pilier de Défense, les tirs de roquettes sur Israël continue et l'armée de l'air pilonne Gaza. Au Caire, au cours d'une réunion avec le Qatar et la Turquie, les leaders du monde arabe ont unanimement condamné l'état hébreu. Analyse.
Des missiles du Hamas saisis par Israël lors de leur transfert vers la Bande de Gaza - Photo : IDF
Ce samedi n'aura pas été calme en Israël et les sirènes ont retenti un peu partout dans le sud du pays. Deux roquettes ont été tirées sur Tel-Aviv aujourd'hui. L'une d'entre elles a été intercepté par le système 'Dôme de Fer' et l'autre s'est écrasée dans un terrain vague, l'armée n'ayant pas activé de missile anti-missile jugeant qu'elle ne toucherait pas une zone habitée.
Vendredi soir, les sirènes ont retenti à Jérusalem, provoquant la panique chez les habitants. Deux roquettes, tirées depuis Gaza ont atterri dans des zones non habitées.
Quant au sud, il n'a pas été épargné par les alertes incessantes, la plupart des missiles tirés par le Hamas ayant été interceptés par le système 'Dôme de Fer'.
Les tanks israéliens postés à la frontière avec Gaza, en attente de l'ordre pour passer à l'offensive terrestre - Photo : IDFIsraël a mobilisé près de 75.000 soldats, regroupés pour le moment à la frontière avec la bande de Gaza. Personne ne sait à quel moment ils entreront en action. Pour autant, le Hamas, par le biais de son porte-parole, a défié l'armée de terre israélienne en déclarant que "50.000 combattants attendent les soldats de l'armée de terre des sionistes. 5.000 martyrs vous attendent et sont prêts à se faire exploser à votre approche. Gaza sera votre cimetière".
Israël a mené des opérations aériennes au sud de la bande de Gaza et annoncé avoir éliminé un gradé de haut rang de l'armée du Hamas. Aucune confirmation n'a été donnée par les Palestiniens. Le bureau du Premier ministre palestinien, Ismaël Haniyeh, a été bombardé ce samedi. A noter que le leader du Hamas est caché et sous haute protection.
Autre donnée nouvelle sur le terrain. Selon les informations retransmises par l'armée israélienne, les dépôts d'armes et les "centres de tir" sont souterrains. Les missiles tirés sont actionnés à distance ou à l'aide d'une minuterie. Il semble que les Palestiniens se soient inspirés de la méthode utilisée par le Hezbollah lors de la dernière guerre au sud Liban. Tsahal annonce avoir pilonné plus de 300 cibles ce samedi. La situation sur le terrain est complexe pour Israël et nécessite de sérieux renseignements fournis par les drones et les satellites de surveillance.
Au Caire, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, le chef des renseignements égyptiens, Raafat Shehata, l'Emir du Qatar, Sheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani et le le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan se sont réunis pour débattre de la situation. Le Hamas s'est dit prêt à envisager un cessez-le-feu si Israël arrêtait sa politique d'éliminations ciblées et levait le blocus de Gaza. L'organisation terroriste a aussi demandé à l'Egypte d'ouvrir le terminal de Rafah afin de permettre la circulation des personnes et des biens avec la bande de Gaza.
La Ligue Arabe a unanimement condamné "l'agression israélienne" et demandé que les responsables israéliens soient jugés par un tribunal international. Le Qatar a annoncé une subvention de 10 millions de dollars pour Gaza.
Le chef d'état-major, Benny Gantz (à droite) et le commandant pour la région sud, Tal Rousso (à gauche) dans la salle de commandement des forces israéliennes - Photos : IDFDe son côté, Israël s'est engagée dans un processus diplomatique afin d'expliquer sa position aux leaders du monde entier. Binyamin Netanyahou s'est d'ailleurs entretenu avec la chancelière Angela Merkel qui a exprimé la nécessité d'obtenir rapidement un cessez-le-feu.
Pour autant, Israël a déclaré par la voix du commandant des forces armées pour le sud, Tal Rousso, que "nous allons frapper durement le Hamas. Jusqu'à présent, nous avons concentré nos actions sur la destructions des missiles longue portée et sur les dépôts d'armes. Nous devons être patients. Ce n'est pas une opération qui se terminera en une journée".
Michel AZOULAY (lepetitjournal.com/telaviv) Samedi 17 novembre 2012