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Valence étouffe : la DANA et le trafic automobile accentuent la pollution

Depuis l’épisode de la DANA, Valence fait face à de nouvelles menaces : une pollution de l’air accrue et un trafic automobile qui empire cette situation. La ville, déjà confrontée à de nombreux dégâts, se voit aujourd'hui encore plus exposée à des risques sanitaires graves.

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Écrit par Juliette Brunel
Publié le 11 décembre 2024, mis à jour le 12 décembre 2024

 

Certaines personnes ont développé des conjonctivites et des infections respiratoires mais aussi des symptômes de fatigue généralisée.

 

Le nouveau fléau de la DANA : une poussière omniprésente

Un mois après le désastre de la DANA, ou dépression isolée à niveau élevé, une nouvelle conséquence fait son apparition : la poussière. Si son arrivée n’a pas été immédiate, elle a pourtant vite pris sa place dans le paysage valencien. En effet, lors des dernières intempéries, la boue s’est déposée en grande quantité dans la région, portée par les eaux.  Mais c’est une fois séchée que cette dernière se transforme en poussière fine, appelée particules PM10 et PM2,5.

L’OMS (organisation mondiale de la santé) explique que les PM10 sont un mélange de particules en suspension dans l’air dont le diamètre ne dépasse pas 10 microgrammes. Elles sont nocives, car elles contiennent des benzopyrènes, des furanes, des dioxines et, en bref, des métaux lourds cancérigènes. Quant à elles, les PM2,5 sont également un mélange de particules en suspension dans l’air à la différence que leur diamètre maximal est de 2,5 micromètres. Mais l’OMS alerte et souligne aussi que ce type de particules en suspension est considéré comme “le plus dangereux pour la santé humaine", dû à sa nature très fine et à sa capacité à pénétrer directement dans la circulation sanguine.

 

 

Plongée dans l’enfer de DANA : témoignage d’une semaine de chaos à Valencia

 

 

Ces particules sont principalement responsables de crises de toux, de respiration sifflante et d’une aggravation de l’état des personnes souffrant d’asthme ou de bronchite aiguë mais elles présentent aussi des risques d’irritation pour les yeux et peuvent engendrer des symptômes de fatigue chronique. Ces dernières sont alors largement responsables de la dégradation de la qualité de l'air à Valence, un phénomène qui ne fait qu'empirer lorsque le vent souffle et que la poussière se répand dans toute la ville.

Comme le souligne Merce, une habitante d’Aldaia, "Certaines personnes ont développé des conjonctivites et des infections respiratoires mais aussi des symptômes de fatigue généralisée". Copi, habitant de Paiporta, ajoute : “Des personnes proches de moi utilisent des masques pour respirer. Elles ont des problèmes respiratoires et il leur est impossible de sortir de chez elles à cause de la poussière. Nous sommes le 6 décembre, et il nous est impossible de circuler normalement dans Paiporta”.

 

 

Pollution et embouteillages : Valence au bord de l’asphyxie

"Les transports publics ont été affectés. La plupart des bus et trains ne peuvent pas fonctionner à 100%, ce qui crée encore plus de saturation", explique Julian, employé de bureau à Valence.

En effet, si les particules PM10 et PM2.5 sont très largement responsables de la qualité décroissante de l’air à Valence, un second élément vient perturber la situation : le trafic automobile. Pour cause, suite à la DANA, de très nombreux transports publics ont été limités voire totalement suspendus. Ainsi du centre de commandement des transports publics, par exemple, situé près de Paiporta, totalement détruit, qui paralyse les trajets d’environ 7,5 millions de passagers mensuels (Euronews). Pour faire face à la situation, de nombreuses lignes de bus temporaires ont été mises en place, mais ne peuvent pas résoudre, égaler et remplacer les lignes et circuits originaux présents dans la ville et ses alentours.

 


 

Que ce soit de petits ou de gros véhicules, tous ne font que remuer et propager la poussière, c’est invivable.

 

 

Alors, moins de transport public signifie davantage de véhicules automobiles « personnels » dans les rues, augmentant instantanément la pollution de l'air. De fait, même si la DANA a joué un rôle central dans l'aggravation de la pollution, l'augmentation du trafic automobile à Valence a également des conséquences dramatiques. Selon les autorités locales, l’accroissement des véhicules en circulation contribue directement à l’élévation des niveaux de pollution à travers les émissions de gaz mais également de particules fines, là aussi PM10 et PM2.5. Et ce, notamment dans les zones urbaines où la circulation se fait plus dense. Copi, qui vit à Paiporta, explique “que ce soit de petits ou de gros véhicules, tous ne font que remuer et propager la poussière, c’est invivable.”

 

 

Valencia cernée par une onde de pollution : un point sur la situation

 

 

Des solutions à long terme : l’inquiétude des Valenciens

À long terme, la combinaison de la pollution liée à la DANA et de l’augmentation du trafic à Valence pose un défi majeur pour la ville et ses alentours. Pour y faire face, les autorités locales et la mairie de Valence assurent qu’elles continueront de surveiller la qualité de l’air et qu’elles en tiendront le public informé. Un mois après la DANA, les résultats sont là : la qualité de l’air ne s'améliore pas et les habitants s’inquiètent.

Pour se protéger de la situation, un protocole de contamination, “quoi faire et ne pas faire” a été transmis par la mairie de Valence à ses habitants. Quelques points à respecter : “éviter les exercices intenses en plein air, utiliser les transports publics, ne pas brûler de débris végétaux, privilégier le covoiturage, adopter une conduite régulière (évitez les accélérations soudaines pour une consommation d'énergie plus efficace) et utiliser le chauffage de façon responsable”.

Pour de nombreux habitants, ces mesures apparaissent comme un pansement sur une plaie béante. Si la gestion immédiate des problèmes est essentielle, beaucoup réclament des solutions pérennes pour éviter de revivre la même situation. Merce, résignée mais inquiète, conclut : “Pour l’instant, nous attendons toujours l’aide promise pour recommencer à vivre. Sans elle, il est impossible de reconstruire nos maisons et nos entreprises”.

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