Le Fiaf n’est plus, vive l’Alliance New York. L’institution culturelle ouvre « un nouveau chapitre » mais ses « valeurs restent inchangées », insiste sa vice-présidente du développement Catherine Baumann. Avec une nouvelle maternelle à Montclair et une offre pédagogique et culturelle diversifiée, l’Alliance prépare les 125 prochaines années : « Notre engagement reste de faire connaître le dynamisme du monde francophone d’aujourd'hui à notre public américain.»
Le Fiaf est devenu L’Alliance New York, pouvez-vous nous expliquer les raisons de ce rebranding ?
Le 17 juin 2024, nous avons révélé notre nouveau nom et notre nouvelle identité. Après 125 ans d’histoire, nous ouvrons un nouveau chapitre pour l’organisation, marquée par l’arrivée en 2022 de notre présidente Tatyana Franck et d’une nouvelle directrice artistique en 2023 : Violaine Huisman. Ce changement est important mais nos valeurs restent inchangées. Notre mission reste consacrée à l'apprentissage de la langue française et la promotion des cultures francophones. Ce nom « L’Alliance New York » reflète notre vision d’avenir pour l’organisation avec un mot qui se prononce aussi bien en français qu’en anglais. Cela démontre aussi notre fierté d’appartenir au réseau des Alliances françaises, qui compte plus de 830 alliances dans le monde avec un offre de cours de français d'une qualité exceptionnelle.
L’Alliance New York accueille des publics variés et évolue avec son temps. Nous observons les changements de la ville et nous adaptons nos programmes, qui allient langue française et cultures francophones dans une approche 360 degrés. Notre engagement reste celui de faire connaître le dynamisme du monde francophone d’aujourd'hui à notre public américain et français.
Pourquoi avez-vous voulu ouvrir une maternelle à Montclair dans le New Jersey ?
Nous sommes présents dans le New Jersey depuis plus de dix ans et nous avons déjà une école maternelle à New York depuis une décennie. Nous avons donc une expertise et un savoir-faire. Nous savions qu’il y avait un public de familles à Montclair en attente de plus d’offres en français. En ouvrant la maternelle, nous avons répondu à cette demande de familles françaises, binationales mais aussi internationales. Nous considérons également que l’apprentissage de langues étrangères dès le plus jeune âge va renforcer l’accroissement de la langue par la suite. Cette maternelle a ouvert ses portes mi-septembre avec une très belle cérémonie d’ouverture qui était l’occasion de fédérer la communauté locale. Nous sommes très fiers de partager ce nouveau projet avec elle.
Nous ressentons pourtant qu’il y a un véritable appétit pour cette pluralité de la langue française
Le sommet de la Francophonie a eu lieu en France. Est-ce que la francophonie s’épanouit également de l’autre côté de l’Atlantique ?
Nous avons fait évoluer le cœur de notre mission, il y a deux ans, en voulant montrer au public américain toute la diversité du monde francophone. Ce n’est pas toujours une évidence pour les Américains que la langue française soit parlée dans plein de régions du monde. Nous ressentons pourtant qu’il y a un véritable appétit pour cette pluralité de la langue française et une envie de comprendre ce monde francophone qui évolue.
Cette programmation attire des publics très différents et notamment des jeunes qui sont friands des artistes d’avant-garde, des innovations, de notre bibliothèque mais aussi de notre festival d’animation.
Pour les Américains, la France reste une référence culturelle
En cette année charnière pour les relations franco-américaines, comment voyez-vous l’état des relations culturelles bilatérales ?
En tant qu’organisation à but non lucratif, l’Alliance New York est apolitique et non partisane. Mais au-delà des considérations politiques, je pense que pour les Américains, la France reste une référence culturelle. De ce point de vue, nos relations sont donc excellentes. Les Jeux Olympiques et Paralympiques étaient un beau moment de partage. Nous l’avons également constaté lors du Bastille Day où nous bloquons Madison avenue pour 30.000 visiteurs. Nous avons beaucoup d’enthousiasme autour de nos évènements aux valeurs universelles que nous voulons porter au-delà des périodes électorales.
Quels sont les moments forts de la programmation culturelle de cette fin d’année 2024 ?
Nous sommes en plein milieu de notre festival Crossing The line, qui se déroule jusqu’en décembre 2024, et qui a lieu au sein de l’Alliance mais également partout dans la ville. La commissaire Violaine Huisman a décidé d’élargir sa durée, offrant ainsi au public plus de chances de voir des spectacles.
En 2025, notre festival Animation first est étendu à presque une semaine pour répondre à la demande du public. Nous avons également un nouveau commissaire au cinéma qui est en train de concocter une programmation fantastique pour l’année prochaine. Nous voulons nous rapprocher au plus près des attentes du public tant sur les contenus que sur les formats. Les films projetés à l’Alliance viennent de toutes sortes de perspectives francophones. Le cinéma doit aussi être un moment social, pour discuter et socialiser avant et après les séances dans notre espace lounge. L’Alliance New York doit être un lieu d’ancrage pour la communauté.
Avez-vous également des nouveautés pour votre activité pédagogique ?
Outre l’ouverture de la maternelle à Montclair, nous avons ouvert un programme en lien avec le CNED et donc une certification rattachée à l’éducation nationale française. Ce programme est spécialement conçu pour les enfants (âgés de 5 à 11 ans) dont le français est la langue maternelle ou qui ont un niveau de maîtrise équivalent. Si nous avons toujours des programmes en ligne, nous avons un vrai retour de nos apprenants en présentiel. Nos cours de langue sont donc un moyen de faire vivre notre centre culturel et d’avoir un vrai moment d’interaction sociale.