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M. Vanbaelinghem: "Nous avons avec l'Andalousie une communauté de valeurs évidente"

Nouvelle Consule générale et Directrice déléguée de l’antenne de l’Institut français de Séville, Marjorie Vanbaelinghem a pris ses fonctions dans la capitale andalouse début septembre. Elle était déjà en poste à l'Ambassade, à Madrid, de 2015 à 2019, comme conseillère politique puis en charge du service de presse. Consule générale de France à Bangalore de 2019 à 2021, elle a dirigé l'IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire) de 2021 à 2024. 

marjorie vanbaelinghem consule générale de France à Sévillemarjorie vanbaelinghem consule générale de France à Séville
Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 30 septembre 2024, mis à jour le 2 octobre 2024

Qu'est ce que la réouverture du Consulat général de Séville va changer pour les Français de la circonscription ? 

La réouverture du Consulat général de Séville est le fruit de l'intensification de la relation entre la France et l'Espagne, et plus concrètement l'Andalousie. Elle s'inscrit dans la dynamique de renforcement du réseau au niveau mondial, avec toute une série de Consulats Généraux dits d'influence, qui héritent de compétences dans le cadre de la coopération bilatérale et les questions consulaires d'urgence. On recense près de 20.000 compatriotes installés en Andalousie et ce sont chaque année 1,3 millions de touristes français qui visitent la région ! La communauté française était présente au Consulat dès le 2 septembre, jour de la réouverture, à 9h20 précises, preuve que cette réouverture était très attendue !

Nous serons un relais beaucoup plus efficace pour faire remonter la réalité de terrain

Pour les Français de la circonscription le Consulat a pour vocation d'être un interlocuteur de proximité et cela se concrétise dès à présent avec par exemple un élargissement des horaires d'accueil, du lundi au vendredi de 9h à 13h, sans rendez-vous. Si c'est Madrid qui assure encore l'essentiel des actes consulaires courants, nous allons pouvoir instaurer un lien plus dense avec ce consulat de rattachement, pour relayer par exemple les cas urgents ou de façon plus fine les cas particuliers que nous soumettent nos ressortissants. Nous serons, au contact quotidien avec notre communauté, un relais beaucoup plus efficace pour faire remonter la réalité de terrain. C'est le cas pour les questions de la vie quotidienne, mais c'est aussi vrai concernant la communauté entrepreneuriale et le climat des affaires des quelque 120 entreprises installées dans la région. 

Pour les demandes de passeports et de cartes d'identité c'est auprès du Consulat de Madrid que les démarches devront être réalisées

Qu’en est-il concrètement pour les demandes de documents d’identité ?

Pour les demandes de passeports et de cartes d'identité, c'est toujours auprès du Consulat de Madrid que les démarches devront être réalisées, notamment pour des raisons techniques, avec l'obligation de prendre les empreintes digitales du demandeur. Nous assurerons par contre au sein du Consulat général la remise des documents, de même que dans nos antennes consulaires de Malaga et de Grenade. Et le consulat de Madrid va continuer à organiser régulièrement des tournées consulaires dans la circonscription, avec tout l'équipement permettant la saisie des empreintes sur place et économisant donc un voyage à Madrid pour ceux qui en bénéficieront. 

La société espagnole a pour vertu de mettre les débats sur la table

Quels seront vos principaux enjeux dans les domaines de la coopération culturelle et linguistique ?

Nous jouissons, avec l'Espagne en général et l'Andalousie en particulier, d'une communauté de valeurs évidente et j'observe que nous partageons les mêmes priorités sur toute une série de sujets qui ont en commun de mettre l'humain au centre du débat, comme l'égalité hommes-femmes, la recherche d'équilibre et la conciliation au travail, mais aussi des questions liées à la durabilité touristique par exemple. La société espagnole a pour vertu de mettre les débats sur la table et il s'avère que sur toute une série de sujets, nous avons les mêmes inquiétudes en France : il y a donc un vrai dialogue à avoir et à promouvoir sur le terrain. L'idée est évidemment d'incarner au niveau local les sujets qui sont traités au niveau de l'Ambassade, en s'adaptant aux spécificités andalouses. Il y a des débats riches à mener dans de nombreux domaines, avec l'enjeu de mailler le culturel et l'économique, notamment pour promouvoir les secteurs de pointe et l'innovation. Je pense bien sûr à la recherche, mais par exemple aussi au tourisme vert ou encore à la muséographie, à la digitalisation des archives, où la France est référente. Mon vœu est de faire dialoguer les experts de nos deux pays sur ces sujets. C’est également dans cet esprit que je compte promouvoir la création contemporaine française en Andalousie et en Estrémadure. 

L'Andalousie est la première communauté autonome en nombre d'apprenants du français

L'enseignement et l'apprentissage du français sont évidemment des sujets prioritaires. L'Andalousie est la première communauté autonome en nombre d'apprenants du français et d’établissements LabelFrancEducation (label délivré par le ministère des affaires étrangères français pour les établissements offrant un enseignement francophone d’excellence). C'est néanmoins une position fragile qu’il faut soutenir et appuyer pour assurer une dynamique future : c’est ainsi que je compte travailler et dialoguer avec la Junta, en lien étroit avec l’ambassade de France à Madrid. Et je n'oublie pas le très stimulant projet d'agrandissement du Lycée français de Séville, sur l'île de la Cartuja, que nous accompagnerons au cours des prochaines années, jusqu'à sa concrétisation. 

Quelles sont vos priorités dans le cadre de vos prises de fonction ?

Tout d'abord nous sommes encore un peu en phase d'installation, au sein des locaux de l'Institut français (c/ Imagen, 6) puisque je suis à la fois Consule générale et directrice de l’Institut français de Séville. Si nous essayons d'adapter les installations pour accueillir au mieux le public, nous recherchons des bureaux de façon active, avec pour objectif d'aménager de nouveaux locaux d'ici la fin d'année. J'ai en outre eu à cœur tout au long de ce mois de septembre d'aller à la rencontre de notre communauté et des autorités locales, et je vais continuer de le faire au cours des prochaines semaines. Le Consulat général de Séville étant également compétent pour l'Estrémadure, je vais très rapidement me déplacer sur place. Et nous travaillons déjà sur la présence française au sein de projets culturels enthousiasmants en lien étroit avec les partenaires de premier plan avec lesquels travaille l’Institut français de Séville, parmi lesquels le festival de film européen de Séville, la Quinzaine culturelle française de Grenade ou encore sur un beau projet de résidence d’artistes français à Malpartida de Caceres, dans le cadre de la Saison culturelle de l'Institut français d'Espagne Escenas francesas, et de son Otoño verde.

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