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Málaga solo, guide des bonnes adresses, et celle de la liberté

Un guide subjectif de Málaga en solo (ou pas!), entre adresses gourmandes et atmosphère cosmopolite. Parfait pour les voyageurs en quête de liberté, d’authenticité et de moments uniques à chaque coin de rue.

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©Pexels Joaquin Carfagna
Écrit par Clara Giraud des François
Publié le 18 février 2025, mis à jour le 19 février 2025

Voyager seul, c’est la liberté absolue. Pas d’ami indécis pour choisir le restau, pas de débat sur "on marche ou on prend un Bolt ?", pas d’agenda à caler selon les humeurs des uns et des autres. Mais surtout, c’est un test. Beaucoup ne seraient pas capables de manger seuls, de se balader seuls dans une ville inconnue où la seule chose qu’ils savent dire, c’est holà et vale vale. Pourtant, quoi de plus précieux que d’apprendre à aimer sa propre compagnie, plutôt que de perdre du temps à discuter?  

Alors oui, les gens peuvent vous regarder bizarrement quand vous déjeunez seul-e, votre ordinateur à côté du café. La plupart d’entre eux n’auraient même pas osé. Vous êtes en train de vivre, vraiment et sans l'aide de personne.  

Café, croissants & chocolat chaud suisse : merci Anna La Fantastica

Il y a ceux qui prennent leur café en deux gorgées avant d’enchaîner sur la prochaine activité, et il y a ceux qui s’installent, prennent le temps. Ceux qui savent que le bonheur peut tenir dans un chocolat chaud suisse bien crémeux et un croissant au beurre digne de ceux qu’on trouve en France. Chez Anna La Fantastica, on fait partie de la deuxième catégorie. La présentation est léchée, le cadre adorable, et même si les prix flirtent avec le haut du panier, qui a dit qu’un voyage solo ne méritait pas une touche de luxe ?  

 

 

Gusto : le restau italien qui nourrit le corps et l’âme

Manger seul, c’est apprendre à observer. Écouter les conversations des tables voisines, sourire en entendant un serveur glisser une blague en espagnol, noter dans un coin de sa tête qu’ici, il faudra revenir. Chez Gusto, on vient pour des raviolis au saumon et sauce courgette à tomber, et un tiramisu capable de réconcilier n’importe qui avec la vie. Le tout pour 18 €. Les portions sont généreuses, les saveurs aussi. Il faut parfois patienter dix minutes pour avoir une table. Et alors ? Depuis quand attendre un bon repas est devenu un problème ?  

 

Un avocado toast pour moins de 10€ ? Direction Paris Snack

Si le brunch est une religion, alors le PariSnack est une chapelle où l’on se recueille devant des avocado toasts au saumon et œuf poché. Jolie terrasse, ambiance détendue, addition légère. Il faut dire les choses comme elles sont : c’est une pépite pour ceux qui veulent bien manger sans exploser leur budget. 

Café de l'Abuela : Les tartines de mamie 

L'Abuela, que l'on rêverait tous d'avoir. L'option idéale pour démarrer la journée sur une note réconfortante. Tartines généreuses, jus d'orange pressé frais et une ambiance chaleureuse, le tout dans un décor vintage qui invite à la détente. Parfait pour savourer un instant de tranquillité avant de plonger dans la frénésie de Málaga, seul ou accompagné.

El Pimpi : Les tapas qui réchauffent le cœur.

Quand vient le moment de l'apéritif, El Pimpi est l’endroit incontournable pour savourer des tapas. Ce lieu emblématique de Málaga, avec ses murs décorés de photos de célébrités et ses vieilles barriques de vin, offre une immersion totale dans la culture andalouse. Les tapas sont simples mais délicieuses…et il y a bien d’autres plats délicieux qui vous surprendront!

Et pour un brunch qui change du classique, on fonce chez Next Level Specialty Coffee, parfait pour un latté bien dosé et des pancakes ultra-gourmands.

Que faire à Málaga en solo ?  

Marcher. Tout faire à pied. Pourquoi ? Parce que traverser la ville en trente minutes est une chance. Parce que marcher sous le soleil, écouteurs vissés, dernier album de bad bunny, en regardant les façades pastel défiler, c’est une méditation urbaine. Parce que désactiver Google Maps et se perdre volontairement, c’est redécouvrir le plaisir simple d’explorer sans plan précis.  

Les incontournables andalous 

 Flâner sur la plage, sans programme précis, juste pour regarder la mer ou lire un bouquin au rythme des vagues. Gros coup de cœur pour Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin, un roman à lire en boucle, qui remet en perspective ce que l’on pense de la vie et de son existence. Se perdre dans le centre historique, tomber sur une librairie cachée, un marché improvisé, un bar à tapas où l’on ne commande pas mais où l’on se laisse surprendre. Monter jusqu’au sommet de l’Alcazaba pour observer la ville d’en haut, voir le soleil se coucher sur les toits andalous et se rappeler que parfois, le plus beau point de vue est celui qu’on n’avait pas prévu. Faire une croisière pour voir des dauphins, si vraiment cela vous fait plaisir. Mais soyons honnêtes, en matière d’empreinte écologique, ce n’est pas très positif. L’alternative ? Espérer en apercevoir un en fixant l’horizon, en mode poète maudit, avec la douce illusion que la nature se révèle à ceux qui savent attendre.

Voyager en solitaire, des rencontres à chaque coins de rues  

Et puis, il y a l’essence même du voyage en solitaire : ces rencontres que l’on n’aurait jamais faites autrement. L’aide spontanée d’ouvriers espagnols qui, après vingt minutes à vous voir lutter avec votre porte d’entrée, finissent par intervenir, mi-amusés, mi-solidaires. Une conversation impromptue sur la politique française et la surconsommation avec deux mamies anglaises en vadrouille, dont on se surprend à envier la liberté. L’une divorcée, l’autre veuve, voyageant ensemble « avant que la faucheuse ne nous rattrape ». Se dire qu’on aimerait être comme elles, un jour, siroter un verre sur une terrasse andalouse en refaisant le monde avec une amie de toujours. Tomber sur une Italienne, qui vous gratifie d’un sourire éclatant avant de vous subtiliser votre chargeur, ajoutant malgré elle une anecdote à votre collection. Croiser une Française rencontrée sur TikTok, venue ici en solitaire pour échapper le temps de quelques jours au poids des études, du travail étudiant, et d’une rupture compliqué et comprendre qu’au fond, partir seule n’est jamais tout à fait être seule.

Voyager seul, c’est ça. C’est s’émerveiller devant un coucher de soleil. C’est s’endormir sans faire exprès sur la plage et paniquer en se réveillant parce qu’on a des traces de bronzage de paysan. C’est vivre son propre film, sans personne pour en gâcher le scénario.  

Alors oui, parfois, on aimerait avoir une copine pour prendre des photos au lieu de demander à des passants hésitants, qui cadre plus le ciel que vous. Oui, on aimerait avoir une main amie pour aider à porter une valise trop lourde. Mais sans cette solitude choisie, aurait-on pu savourer autant la rencontre avec l’inconnu ?  

Pas de nuages à l'horizon 

Et puis franchement, qu’est-ce qui pourrait vraiment gâcher un voyage en solitaire ? Une mouette qui s’acharne sur votre sac ? Ou le retour pathétique d’un ex qui, vous voyant enfin en paix, vous bombarde de déclarations ?  L’un comme l’autre, ça tache, ça agace, mais ça ne mérite pas qu’on s’y attarde. Un coup d’épaule, un coup au pressing  un regard vers l’horizon, et on avance. Après tout, à 19 ans, pourquoi se laisser ralentir quand on peut avancer seule ?

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