Des clés pour éviter les accidents interculturels du travail ! Avec le soutien de trois chambres de commerce, Jean-François Cousin, consultant en coaching d'entreprise, vient de réaliser un DVD-boîte à outils. Une vraie mine de conseils et d'explications basée sur un questionnaire auprès de 120 entreprises et des interviews de 28 dirigeants de premier plan
Un étranger expatrié en Thaïlande a besoin de 13 mois en moyenne pour devenir réellement efficace dans son travail. « Il fallait faire quelque chose », pour tenter d'améliorer ce constat qui coûte très cher aux entreprises basées dans le royaume, raconte Jean-François Cousin, de la société 1-2-Win. Consultant spécialisé dans le coaching des chefs d'entreprises et des cadres, ce Français collabore avec les chambres de commerce française, néerlandaise et belgo-luxembourgeoise. «Comme il existe déjà beaucoup de livres très bien faits sur la question, nous nous sommes tournés vers quelque chose de plus interactif», raconte Jean-François Cousin. D'où l'idée d'un DVD en forme de "boîte à outils"pour apprendre aux Thaïlandais et aux étrangers à mieux travailler ensemble. Il s'appuie sur une étude réalisée auprès de 120 compagnies, et sur 28 interviews approfondies avec des chefs d'entreprises de premier plan, Thaïlandais aussi bien qu'étrangers (Makro, Essilor, Philips, Mazda, ING?).
Les uns et les autres ne valorisent pas les mêmes compétences
Objectifs : comprendre la manière dont Thaïlandais et étrangers se perçoivent au travail, leurs attentes, leurs valeurs et leurs modèles de leadership. "L'enquête a amené des surprises positives", souligne Jean-François Cousin. Ainsi, contrairement aux idées reçues, beaucoup d'étrangers considèrent leurs collaborateurs thaïlandais comme honnêtes, dignes de confiance et faisant preuve d'ardeur au travail. En revanche, "chaque groupe trouve que l'autre n'est pas assez performant dans les domaines de compétences les plus importants à ses yeux", souligne le consultant. Ainsi, alors que les Thaïlandais valorisent avant tout le développement des compétences de chacun, la gestion des conflits et l'investissement dans les relations personnelles, ils considèrent que c'est précisément dans ces domaines que les étrangers sont les moins performants. A l'inverse, les étrangers reprochent aux Thaïlandais de ne pas être assez directs, de ne pas gérer assez efficacement le temps et les priorités et d'être peu créatifs, alors qu'ils recherchent justement ce type de qualités. Jean-François Cousin insiste sur une différence culturelle fondamentale. "Les étrangers sont focalisés en premier lieu sur les résultats. Les Thaïlandais accordent beaucoup plus d'importance aux relations personnelles au sein de l'entreprise. Mais ils s'en servent pour réussir", analyse le consultant.
Pour améliorer les choses, le DVD contient des épreuves permettant de tester son degré d'adaptation à un environnement de travail interculturel. Une liste de conseils, destinés aux Thaïlandais comme aux étrangers, tente d'aller plus loin que le classique "ne faites pas perdre la face". "Avant tout, investissez dans les relations personnelles avec vos collaborateurs", martèle Jean-François Cousin. Une attitude qui peut faire toute la différence. Comme le dit le directeur général de SAP, dans l'une des interviews, "in Thailand, people don't care how much you know, until they know how much you care" (Les gens n'attachent pas d'importance à ce que vous savez, jusqu'à ce qu'ils sachent à quel point vous (leur) attachez de l'importance.)
Emmanuelle MICHEL (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mardi 30 juin 2009
Le DVD "A Toolbox for Foreigners &Thais to work effectively together"(en anglais) est disponible auprès des Chambres de Commerce française, néerlandaise et belge-luxembourgeoise au prix de 700 THB. Certains chapitres sont téléchargeables gratuitement sur www.1-2-win.net
Pour plus d'informations : info@1-2-win.net
Jean-François Cousin, le bonheur de travailler avec les Thaïlandais
Breton d'origine, cet ingénieur Centralien a débuté sa carrière chez le géant du ciment, Lafarge. Après avoir passé trois ans à Singapour à sillonner la région, il arrive en Thaïlande pour la première fois en 1998. Il y restera près de six ans, le temps d'être séduit par l'optimisme de la population et "par ce qu'on peut faire dans ce pays lorsqu'on parvient à un bon management. Les Thaïlandais mettent alors tout leur c?ur dans leur travail, comme je l'ai rarement vu ailleurs. Ils peuvent être d'une loyauté incroyable". Après un retour temporaire à Paris pour s'occuper de la division Stratégies de Lafarge, qui lui permet entre autres d'assouvir sa soif de voyages, Jean-François Cousin décide de se mettre à son compte et de se lancer dans le coaching. "C'est ce que je préférais dans mon emploi précédent", sourit-il. Il revient donc en Thaïlande en 2006 et y crée 1-2-Win, grâce à l'aide de son réseau, de ses anciens collègues et à "beaucoup, beaucoup de travail". A 80% Thaïlandais, ses clients sont chefs d'entreprises ou cadres dans des sociétés très variées, mastodontes ou PME, dans des domaines allant de la banque à l'automobile en passant par la bijouterie.
E.M. (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mardi 30 juin 2009